À 10 ans, emboitant le pas à sa jeune sœur Brooke, Danica Patrick se lançait en karting avant d’affûter son pilotage en Europe pour ensuite tenter l’aventure en IndyCar puis en NASCAR aux États-Unis. Et si Bernie Ecclestone aurait probablement vu d’un bon œil l’arrivée en Formule 1 de l’Américaine désormais mondialement connue, il devra probablement se faire une raison et abandonner ce doux rêve.
« Je me fais trop vieille pour changer sans cesse de carrière, déclare Patrick à l’émission The Circuit de CNN, et je n’ai pas vraiment envie de faire quelque chose de différent. Je suis à proximité de mes amis et de ma famille et je prends part à un championnat international, et je ne pense pas que la F1 puisse m’offrir tout ça. J’ai vécu quelques années en Angleterre et je ne rêvais que de Formule 1, mais quand je suis revenue aux États-Unis, j’ai réalisé que c’était là que je voulais être. Il ne faut jamais dire jamais, mais pour le moment je suis heureuse là où je suis. »
L’Américaine de 33 ans fut la première femme à s’imposer dans une épreuve d’IndyCar en 2008 à Motegi au Japon et la première également à s’emparer de la pole position en NASCAR à Daytona il y a 2 saisons. Mais cela ne l’a pas empêchée d’être critiquée.
« Il faut avoir confiance dans ce que vous faites, être sûr de soi, s’affirmer et se créer une carapace. Plus haut vous montez, plus vous êtes exposé aux gens et plus ils vous jugent. Il y en a beaucoup qui racontent des choses vraiment méchantes et je ne peux pas dire que rien ne m’ébranle. Mais je me sens plutôt désolée pour eux, qui lancent des attaques si basses sur quelqu’un qu’ils ne connaissent même pas. »
« Je ne m’étais en fait jamais dit que j’étais une fille qui faisait la course jusqu’à ce que j’aie 14 ans. C’est à ce moment que des chaines de télévision ont commencé à vouloir produire des émissions sur moi et la question s’est alors posée. Ma mère et mon père ne m’ont jamais laissé utiliser cet état de fait comme un genre de référence, comme dire ‘tu es la meilleure parmi les filles’. Il s’agissait d’être la meilleure parmi les pilotes. »
Et bien que Patrick concède que les sports mécaniques soient un domaine très masculin, elle insiste sur le fait qu’elle n’a jamais été victime de sexisme durant ses 11 ans de carrière aux États-Unis.
« Je n’ai pas l’impression d’avoir dû y faire face. Je sais comment parler aux gars parce que je les côtoie depuis que j’ai 10 ans, alors je comprends leur manière de penser et je m’exprime comme eux. La course est un domaine très masculin et il n’y a pratiquement que des hommes, mais les temps changent. Des hommes et des femmes se croisent tous les jours dans tous types de professions. Ce n’est toujours pas du 50-50, mais c’est plus normal. »