Dès la ligne d’arrivée franchie à Suzuka, toutes les écuries ont dû enchaîner avec un autre type de course beaucoup moins médiatique. Avec deux Grand Prix qui se suivent en une semaine comme ceux du Japon et de la Corée, les équipes logistiques ont dû s’assurer que le voyage se passe parfaitement et dans les délais afin que tout soit prêt pour la 16e manche du championnat.
« La première tâche est de s’assurer que les voitures de course soient entièrement contrôlées après la première des deux courses car la chose la plus importante pour l’équipe est de connaître leur état opérationnel », explique Diego Ioverno, le chef des opérations de suivi et de l’assemblage des voitures au sein de la Scuderia Ferrari. « Chaque pièce de nos deux voitures a été inspectée soigneusement à Suzuka le dimanche soir. Si on constate que certains éléments ont besoin de retourner à l’usine de Maranello, alors on les emballe et on les expédie séparément. Les voitures en elles-mêmes doivent être emballées d’une manière spéciale. Selon l’accord que nous avons avec la compagnie de transport, la voiture doit toujours être transférée sur ses quatre roues ».
Le transport effectif d’un circuit à un autre est quant à lui organisé par la FOM (Formula One Management). Dans l’intervalle, une partie de l’équipe est partie en amont pour commencer à préparer les installations sur le circuit coréen de Yeongam. Il a fallu une nouvelle fois tout recommencer, préparer les garages, monter les bureaux et installer les services de restauration. Une fois que la majeure partie de l’équipe est arrivée, les voitures de courses et les containers avec les équipements ont été livrés directement sur le circuit. L’équipe a alors entamé la phase du déballage et les mécaniciens ont immédiatement commencé à remonter les 150° Italia. C’est à ce moment là que commence la réelle préparation pour le Grand Prix de Corée.
« Entre 20 et 30 tonnes de fret aérien par équipe »
Ces étapes s’appliquent à chaque fois lorsque les voitures et l’équipement ne retournent pas en Italie entre deux courses. Cependant, avec deux courses qui se suivent en une semaine, le travail doit être réalisé dans un laps de temps beaucoup plus court et l’opération est donc plus difficile. « Il est important de commencer à penser à la deuxième course avant même que débute la première », poursuit Diego Ioverno. « Par exemple, nous devons penser à prendre toutes les pièces dont nous aurons besoin pour ces deux courses. Après l’arrivée de la première course, tout le monde dans l’équipe – mécaniciens, ingénieurs, chauffeurs – aide à préparer les voitures pour qu’elles puissent être emballées tandis que les garages et bureaux sont vidés. Une fois que tout est prêt, tout le matériel part sur des palettes spéciales utilisées pour le fret aérien. Le personnel de l’équipe peut alors se rendre à l’étape suivante : le voyage. Le vol, c’est souvent le seul moment où le personnel peut se reposer un peu. S’ils sont chanceux, ils ont aussi un peu de temps pour dormir quand ils arrivent sur la prochaine étape. Car dès le lendemain, le travail de préparation recommence. En Corée, ce travail a débuté dès mardi. Les voitures de course doivent être prêtes pour l’habituelle inspection de la FIA du jeudi soir ».
« En moyenne, une équipe de F1 envoie entre 20 et 30 tonnes de fret sur chaque course », avance Ioverno. « C’est le matériel qui se déplace par fret aérien mais, afin de réduire les coûts, nous envoyons aussi entre 10 et 15 tonnes de matériel moins technique, beaucoup plus à l’avance, par voie maritime. De 40 à 50 personnes par équipe sont impliquées dans le déballage, l’emballage et dans la construction des infrastructures sur chaque circuit. En gros, chaque membre du personnel déplace de manière efficace une tonne de matériel ! ».