Après un Grand Prix d’Australie terriblement terne en dépassements, la FIA a semblé vouloir réagir dans l’urgence en convoquant une réunion consacrée à l’amélioration du spectacle en piste.
Plusieurs pistes ont été avancées par le régulateur du sport, comme repenser le concept de l’aileron avant pour favoriser les dépassements. Pour rappel, le même concept est utilisé depuis 2009 pour ce qui de ces pièces aérodynamiques.
Un groupe d’ingénieurs, formé par Ross Brawn et composé, entre autres, de Pat Symonds, a désormais pour tâche, au nom de Liberty Media, de définir des règles mieux adaptées aux dépassements, en vue de 2021 mais aussi de la saison prochaine, dans la mesure du possible.
Paddy Lowe, le directeur technique de Williams, se rappelle, du haut de sa longue expérience, qu’un groupe dédié aux dépassements avait existé par le passé.
« C’est fantastique que les nouveaux propriétaires de la F1 soient investis dans cette recherche pour étudier comme il le faut des règlements basés sur de bonnes connaissances scientifiques. »
« Si vous étudiez le passé, vous verrez qu’un Groupe technique dédié aux dépassements fut créé en 2009 [il fut dissous en 2010]. Avec le recul, il aurait été parfait, en 2010, de mettre en place un programme pour suivre les résultats de ces nouvelles règles sur les performances des voitures de 2009. Parce qu’il a tout de suite été évident que les équipes avaient investi dans des ailerons avant que le Groupe consacré aux dépassements n’avait encore jamais étudiés. »
« Ce que nous découvrons aujourd’hui, c’est l’hypothèse que ces ailerons nuisent grandement aux processus et structures identifiés par le Groupe consacré aux dépassements. »
Malgré ce constat alarmiste, il est peu probable que les équipes trouvent un accord pour changer le design des ailerons avant dès l’an prochain. La dernière réunion de la FIA avec le Groupe Stratégie de la Formule 1 n’a d’ailleurs rien donné sur ce sujet.
Si un accord n’est pas trouvé à la majorité d’ici le 30 avril, il faudra ensuite que les équipes soient absolument unanimes sur le sujet, sans voix discordante.
Selon Paddy Lowe, « une série de solutions » sont étudiées par les 10 équipes et la FIA. L’optimisme est aussi de mise du côté de Bob Bell, le directeur de technique de Renault, pour qui « il reste encore du temps » pour trouver un accord.
Charlie Whiting reconnaît que la FIA est « particulièrement consciente » des contraintes de calendrier – la date butoir du 30 avril approche.
« Nous devrions continuer à discuter de ce sujet » affirme le directeur de course de la FIA. « Nous avons eu de bonnes courses récemment mais je pense qu’il est apparu avec assez d’évidence qu’il n’était pas facile de dépasser durant ces Grands Prix. »
De l’aveu même de Charlie Whiting, un échec sur ce sujet sera donc préjudiciable au spectacle pour les saisons 2018 et 2019.
La FIA a confirmé hier soir vouloir trouver des solutions d’ici la fin du mois afin de les inscrire au règlement 2019.