Ferrari fait marche arrière cette saison. La Scuderia devient peu à peu la 3e force du plateau, subissant le retour en grâce de Red Bull. Ingénieur en chef, Jock Clear ressent la pression qui pèse sur l’écurie la plus prestigieuse du plateau, mais refuse de s’alarmer : "Tout d’abord, mes excuses pour faire attendre tout le monde. Je ne pense pas que nous sentons que nous perdons beaucoup de terrain. (...) Notre performance est un peu plus observée maintenant que Red Bull nous met sous pression, mais une fois encore, cela montre combien Red Bull est une équipe solide."
L’ingénieur britannique persiste et signe : Ferrari demeure dans la course aux premières places. "Nous n’avons pas perdu beaucoup de terrain sur les leaders. (...) Je pense que nous en avons appris beaucoup sur les points faibles de la voiture et que cela nous a aidés à identifier où nous devions travailler. Nous n’avons aucune illusion : Mercedes va continuer à être solide et Red Bull également. Toutes les équpes travaillent dur. C’est un défi permanent."
Ferrari aurait-elle déjà basculé son attention sur la saison prochaine, quitte à faire une croix sur l’année actuelle ? Jock Clear ne le confirme pas expréssément : "Nous travaillons aussi dur que possible pour combler cet écart et régler nos problèmes, mais comme tout le monde l’a déjà dit, nous ne pouvons pas détourner nos yeux de l’année prochaine, parce qu’il s’agit d’une grande opportunité". Ferrari se livre donc à un jeu d’équilibriste et évalue en temps réel quelles ressources basculer définitivement sur 2017, un petit jeu "très difficile pour nous tous" selon Jock Clear.
Ancien ingénieur de Brawn et de Mercedes, Jock Clear peut sans doute apporter à Ferrari des renseignements aussi précieux qu’indiscrets. Quelles sont les différences d’approche entre les deux écuries ? "Désolé de ne pas être marrant, mais je souhaiterais ne pas partager ces détails si vous le voulez bien." Mais même si Jock Clear disait tout, ses informations ne seraient pas décisives pour Ferrari. "Je ne vais pas arriver et changer les choses en une nuit. Loin de moi de penser que j’ai une telle influence. (...) La structure est la même que dans toutes les équipes où j’ai travaillé", a assuré l’ancien aérodynamicien de Benetton."
Les points communs seraient plus nombreux que les différences entre les écuries. Les équipes ont d’abord "la passion" en partage selon Jock Clear. La Scuderia, même sans avoir triomphé depuis 2007 au classement des pilotes, est ainsi tout autant fervente selon l’ingénieur britannique. "C’est un plaisir de faire partie de cette passion. Parfois, c’est votre talon d’Achille, parfois vous savez que cette passion peut vraiment rendre les choses tout à fait difficiles pour vous, mais dans l’ensemble c’est quelque chose de considérablement positif, et c’est une joie d’en faire partie."