Christian Horner et Martin Whitmarsh ont été les protagonistes d’une conférence de presse houleuse, vendredi après-midi, à Silverstone.
L’objet de leur désaccord ? L’utilisation des diffuseurs soufflés selon la dernière directive technique… envoyée par la FIA pendant les essais libres.
Les équipes sont arrivées à Silverstone, ce weekend, avec l’intention de se conformer à la limite de 20% de soufflage lorsque le pilote a levé le pied de l’accélérateur.
Mais la FIA a redistribué les cartes en relevant la limite à 50% pour les équipes utilisant des moteurs Renault, après avoir autorisé les équipes ‘Mercedes’ à injecter de l’essence sur la moitié des cylindres au freinage.
Chaque mesure prise en faveur de l’un ou l’autre motoriste a été perçue comme donnant un avantage considérable à l’un ou à l’autre, d’où le désaccord entre Horner et Whitmarsh, responsable des équipes Red Bull et McLaren.
« Il ne serait pas juste d’autoriser à injecter de l’essence au freinage et de ne pas autoriser les mêmes paramètres à un autre constructeur. Je pense que la FIA a la tâche très difficile dans cette affaire, ils ont essayé d’être le plus équitable possible », a déclaré Horner.
« Nous ne sommes pas totalement satisfaits de la solution choisie, c’est certain. Je suis sûr que Martin ne l’est pas non plus et je suis sûr qu’il y a tout un tas de théorie dans le paddock qui disent que c’est pour ça que Red Bull ou McLaren sont performantes, ou que d’autres voitures ne le sont pas », a-t-il continué.
« Je pense que faire ça d’une façon assez fumeuse et ambigüe, et changeante, va inévitablement créer un sentiment d’injustice chez les équipes", a répondu Whitmarsh. "Pour l’instant, je pense que de nombreuses équipes vont argumenter autour du soufflage froid. Renault est dans ce domaine depuis un moment, ce qui n’est pas le cas de certaines équipes, mais nous parlons ici d’un gain de performance très substantiel. »
« C’est frustrant pour les ingénieurs de ne pas savoir ce que nous avons le droit de faire parce que ces changements… en soufflant à froid vous gagnez 30 ou 40 points d’appui supplémentaire à l’arrière au freinage. C’est assez intéressant si vous pouvez le faire », a-t-il ajouté.
S’ils ne peuvent pas s’accorder sur la question de l’utilisation du diffuseur soufflé, Horner et Whitmarsh sont en revanche tombés d’accord sur un autre point : un tel changement n’aurait jamais dû être imposé en cours de saison.
« Je crois qu’il y a eu six directives techniques à ce sujet, jusque-là, et, quand les règles sont changées en plein milieu d’une séance d’essais, ça devient assez compliqué. Avec le recul, il aurait été préférable de faire des changements à la fin de l’année, je pense que Christian sera d’accord avec moi sur ce point », a indiqué Whitmarsh.
« Je suis sûr que nous allons rester calmes mais je pense qu’il est préférable de faire des changements de réglementation entre deux saisons et non en cours de saison, et aussi de faire des changements qui sont clairs et pas ambigus », a-t-il conclu.
Ferrari et Cosworth restent pour l’instant silencieux dans cette affaire.
Charlie Whiting doit se réunir avec les motoristes ce soir, pour débattre de la situation, donc de nouveaux rebondissements ne sont pas à exclure.