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Domenicali arrive-t-il à gérer Ferrari ? (1ère partie)

L’ère Todt, ou la gestion stricte mais efficace

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Il est parfois incroyable de voir le contraste au sein d’une équipe entre la gestion qui était la sienne pendant de nombreuses années, et l’image qu’elle se met à dégager dès que ses têtes pensantes et dirigeantes changent. C’est le cas de Ferrari qui, après plus de quinze années de direction par Jean Todt, a accueilli il y a cinq ans maintenant Stefano Domenicali en remplacement du Français.

Et dans le cas de Jean Todt, la gestion parfois très rigide a toutefois porté ses fruits plus qu’aucune autre manière de diriger. Derrière les cinq titres consécutifs de Michael Schumacher et les six titres consécutifs de Ferrari se cachent en effet une implication totale de Jean Todt, et la demande par ce dernier des mêmes efforts de la part de ses employés.

Lorsqu’il est arrivé à la tête de Ferrari, elle était dans une situation de gestion pour ainsi dire molle, incapable de faire des résultats corrects, la faute notamment à une fiabilité catastrophique. La gestion des pilotes était très aléatoire également, Jean Alési représentant la pierre angulaire d’une équipe en mal de grands noms.

Prost chez Williams, Senna chez McLaren, Ferrari recrute Gerhard Berger pour former son duo avec le Français déjà en place. Jusqu’en 1995, c’est une Scuderia fragile que l’on verra essayer de retrouver de sa superbe. Parfois rapides, parfois fiables, les monoplaces au cheval cabré sont incapables d’être les deux à la fois. Le changement en route au sein de l’équipe ne se voit pas encore de l’extérieur et Ferrari, bien malgré elle, continue de montrer l’image d’une équipe désorganisée.

La saison 1995 voit Jean Alési remporter un Grand Prix et montrer de belles performances, mais n’empêche en rien les fiascos auxquels la Scuderia est alors habituée, et c’est à Monza que le vase déborde lorsque les deux voitures, pourtant en tête, abandonnent coup sur coup devant des tifosi dépités.

Jean Todt décide alors de mettre un grand coup de pied dans la fourmilière, et limoge ses deux pilotes. Le recrutement agressif est sérieux et Ferrari annonce l’arrivée conjointe de Michael Schumacher et de Ross Brawn, alors fraichement titrés chez Benetton. Malgré le regain de sérieux apporté par ces manœuvres, les problèmes ne sont pas réglés pour autant, notamment en termes de fiabilité.

Michael Schumacher ne met que quelques semaines à remporter son premier Grand Prix en rouge, et se bat pour le titre dès la saison suivante. Et dès lors, il sera candidat au titre chaque saison jusqu’à sa retraite, soit dix au total, malgré une blessure en 1999 qui mettra un terme à ses ambitions en milieu de saison.

Après deux années de succès de McLaren, Ferrari arrive enfin à décrocher le sacre en 2000, et ce n’est que le début d’une série de cinq années de succès. Six titres constructeurs et cinq titres pilotes consécutifs ramèneront la Scuderia Ferrari sur le devant de la scène pour la première fois depuis la fin des années 70.

Et malgré l’image d’aisance de la Scuderia lors de cette période, il ne faut pas croire que cela s’est fait facilement. Rien ne le montrait à cette époque, mais ce n’est que grâce à un travail acharné et à une gestion très stricte de la part de Jean Todt que Ferrari a pu se forger un tel palmarès.

Briefings et débriefings acharnés, employés de tous niveaux impliqués à fond, Todt veut que chaque personne qui travaille pour Ferrari se sente investie du devoir de victoire. Des cuisiniers de l’usine au pilote en passant par les mécaniciens, chacun contribue à la renommée du cheval cabré.

C’est manifestement la recette du succès puisque, non content du titre manqué par Irvine en 1999, Todt s’en sépare et engage le prometteur Rubens Barrichello. Clairement pas au niveau de Schumacher, et donc numéro deux naturel de l’équipe, le Brésilien remplira parfaitement son rôle dans la quête du graal de Ferrari.

Cette dream team ayant été complétée entre temps par Rory Byrne, lui aussi débauché de chez Benetton un an après Brawn et Schumacher, la Scuderia a tout raflé et n’a laissé que des miettes à ses adversaires, spécialement lors des saisons 2002 et 2004. En 2006, Massa remplace Barrichello et Schumacher annonce son départ en fin de saison.

C’est donc lors de l’année de transition, en 2007, que Ferrari remporte un titre supplémentaire avec sa nouvelle recrue, Kimi Raikkonen. C’est alors Stefano Domenicali qui a pris la tête de l’équipe, et l’on pense alors qu’il a bien appris de Jean Todt et que l’équipe continue à être gérée de la même manière.

A suivre demain...

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