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Ecclestone : Liberty veut se débarrasser de l’ère Bernie

Une attitude dénoncée par l’ancien grand argentier

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Bernie Ecclestone n’est donc plus « le grand argentier » de la F1 après avoir été écarté promptement par Liberty Media. Comme Ross Brawn en son temps, Bernie en a-t-il profité pour aller à la pêche et profiter d’une retraite pleinement méritée ? Ce n’est pas le genre de la maison semble-t-il !

« Je suis plus occupé maintenant que quand je travaillais. Depuis que j’ai quitté mon travail, je me donne à fond. Je fais beaucoup de choses. Je m’occupe de tous les problèmes des autres. De tout. De n’importe quoi. Les gens savent que je ne fais plus ce que je faisais, donc ils me contactent. »

La présence de Bernie est toujours appréciée dans les paddocks. Ecclestone se rappelle d’ailleurs une de ses conversations récentes avec Sebastian Vettel…

« Il m’a dit : est-ce que tu vas en Australie ? J’ai répondu non. ‘Oh, merde !’ a-t-il répondu ‘Avec qui je vais jouer ?’ J’ai dit que je ne viendrais sûrement pas en Australie simplement pour jouer aux cartes avec lui. Je lui ai demandé s’il pouvait attendre jusqu’à Bahreïn, et il m’a répondu ‘Ah, bien’. »

Bernie Ecclestone aurait néanmoins toujours pu jouer un rôle en F1 s’il avait accepté le rôle de président d’honneur que souhait lui confier Liberty Media. Mais il ne souhaite pas inaugurer les chrysanthèmes…

« La dernière chose que je veux, c’est être un ambassadeur. Je serais un mauvais ambassadeur, en fait. J’essaie de faire ce que je dois faire quand je dois le faire, c’est aussi simple que cela, je ne planifie pas mon agenda. Cela dépend aussi de ce que Liberty veut que je fasse. Je ne veux pas rester ici et ne rien faire de positif pour l’entreprise. C’est tôt. C’est un peu comme un mariage. Quand vous vous mariez, vous avez vos propres espérances. »

Et visiblement, les relations entre Bernie et les nouveaux propriétaires américains ne sont pas au beau fixe, loin de là.

« Je ne peux rien faire. On a même dit au staff de ne pas me parler. Ils veulent se débarrasser de l’ère Bernie, de l’histoire de Bernie. Ils disent toujours la même chose. Ils pensent probablement que cela me rend heureux, mais ce n’est pas le cas. Ils disent : Bernie a fait un super travail, un travail fantastique, mais nous devons aller de l’avant. Ils ont peut-être raison. Nous ne savons pas s’ils ont raison ou non. J’aurais pu faire beaucoup de choses qu’ils font. »

Entre Liberty et Bernie, il y a bien des différences d’approche. Un exemple : alors qu’Ecclestone verrouillait largement l’accès au paddock, Liberty est bien souple sur ce point…

« Tout le monde veut aller à un restaurant où vous ne pouvez avoir une table. Donc j’étais très strict avec des choses comme les pass d’accès au paddock. La philosophie de Liberty est plus ouverte. Ils sont de culture américaine et en Amérique, tout le monde est dans le paddock et dans la ligne des stands, et peut parler avec les pilotes et s’asseoir dans leurs voitures. En F1, nous faisons marcher un restaurant avec 5 étoiles au Michelin, non pas un snack. Mais peut-être que la cuisine sera plus accessible, peut-être qu’elle aura meilleur goût. »

« J’ai été un peu déçu parce quand on m’a demandé, avant le rachat, si je resterais pendant trois ans si le rachat se concrétisait, j’ai dit oui, étant donné que j’étais en forme et compétent. Donc j’ai été un peu surpris que l’on m’ait demandé de prendre du recul le lendemain du rachat parce que Chase [Carey] voulait être le chef exécutif. »

Outre Chase Carey, Ross Brawn, chargé de la relation avec les écuries, est l’une des pièces maîtresses du nouveau projet de Liberty. Bernie n’a d’ailleurs pas que des mots tout à fait aimables pour lui.

« Ross était chez Benetton. Il aidait l’équipe, comme beaucoup. C’était la même chose chez Ferrari et j’ai demandé alors à Michael Schumacher : qui commande dans l’équipe ? Et il a dit : moi. Assisté par M. Todt. Ils travaillaient bien et ils ont fait un sacré bon travail. Ross était là mais il n’a pas dessiné la voiture ou fait quelque chose comme ça. »

Amer avec Liberty et ses remplaçants, Bernie n’en a pas moins gardé de solides relations avec le reste du paddock…

« Beaucoup de monde en F1 m’a contacté. Ils disent tous la même chose : Bernie, que penses-tu qu’il va se passer dans le futur ? J’ai dit que la F1 existait depuis 50 ans et serait toujours là pendant encore 50 ans, je l’espère. Peut-être que nous allons vivre une autre période de changements. La vie change, et vous devez changer avec elle. Je suis terriblement envieux de Chase parce qu’il est dans cette position privilégiée où il peut faire beaucoup de choses que je voulais faire et que je ne pouvais pas. J’essayais de faire fonctionner ce business pour faire des profits pour les actionnaires. Je savais que CVC voulait vendre l’entreprise. Je faisais tout ce que je pouvais pour s’assurer que l’entreprise était en bonne santé et faisait des bons profits en vue de la vente. Ils m’ont laissé conduire cette affaire comme je pensais qu’elle devrait l’être. Peut-être qu’on prouvera que j’ai eu tort et qu’ils auraient dû laisser quelqu’un d’autre le faire à ma place. Seul le temps le dira. »

« Je travaille mieux sous la pression. N’importe quel homme qui est compétitif est heureux d’avoir de la pression. Quand je vais à un examen, les docteurs disent : vous devriez vous détendre. Expliquez-moi ce que cela signifie… Eh bien, vous ne devriez pas vous inquiéter de ces choses et vous mettre autant de pression. Et je leur réponds : ‘Pourquoi cela ?’ »

« Les gens avaient l’habitude de me dire : Qu’est-ce que vous faites vraiment ? Et je répondais : je suis un pompier et s’il n’y a pas de feu, je les allume… Il se pourrait que j’en allume un ou deux ! »

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