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Ecclestone, l’homme qui défia la Fédération Internationale de l’Automobile

Une décennie de combat pour toucher le jackpot

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En 1971, après être devenu propriétaire de Brabham, Bernie Ecclestone devient membre à part entière de la FOCA, l’association des constructeurs engagés en Formule 1. De simple directeur d’écurie parmi d’autres, Bernie va peu à peu imposer son pouvoir non seulement aux autres écuries, mais encore à l’ensemble du sport.

A l’époque, la FISA règne en maître sur la F1, mais ne se soucie encore que très peu de son exploitation commerciale. Or, la F1 se complexifie technologiquement et les coûts des constructeurs augmentent en conséquence. Il faut donc augmenter les revenus. Parallèlement, Bernie Ecclestone, qui ne manque pas de flair, pressent que l’on pourrait rapidement démultiplier la rentabilité financière de la F1 en l’exposant davantage médiatiquement. Mais il faut d’abord s’attaquer à la position dominante de la FISA en la matière.

C’est à cette œuvre que s’emploie Bernie Ecclestone durant une dizaine d’années. Au nom de la FOCA, Bernie commence par négocier directement avec les promoteurs des Grands Prix. Il exige des royalties de plus en plus élevées pour garantir la présence des écuries sur chaque circuit. La FOCA, toujours sans l’intermédiaire de la FISA, négocie aussi les droits TV de certaines retransmissions.

La FOCA grignote donc de plus en plus l’autorité de la FISA, y compris sur le plan sportif et réglementaire. C’est ainsi qu’elle persuade la FISA de reculer sur l’interdiction des jupes à effet de sol, pourtant décidée pour raisons de sécurité. « La vitesse en virages des voitures était devenue proprement ahurissante, rendant caduque toute espèce de moyens de sécurité sur les circuits » explique sur ce sujet Alain Prost. « En outre le pilotage perdait de son attrait : les voitures étaient collées à la piste et peu à peu les circuits perdirent leur sélectivité car il fallait garder le pied à fond et attendre que le virage se passe ».

Face à ces reculs constants, la FISA et son organe, la CSI, font appel en 1978 à un homme au caractère bien trempé, justement élu sur la promesse d’en finir avec le laxisme envers la FOCA. Jean-Marie Balestre trouve à qui parler avec Bernie Ecclestone. Le Français réussit à imposer les moteurs turbos (dénoncés pour leurs coûts exorbitants par la FOCA) grâce notamment au soutien des écuries dites légalistes : Ferrari, Alfa Romeo, et les Français de Renault (grands pionniers du moteur turbo).

Le conflit autour des jupes ne tarde pas à ressurgir. La FISA, sur sa lancée, essaie d’interdire à la FOCA de traiter directement avec les promoteurs. La hache de guerre est déterrée !

Le conflit FISA/FOCA a failli mener à une scission durable de la F1. Les équipes légalistes, qui veulent forcer Balestre à durcir le ton, boycottent le Grand Prix d’Espagne 1980. Cette course « pirate » ne sera pas comptabilisée dans le championnat du monde, au grand dam du vainqueur, Alan Jones, sur sa Williams.

Mettant leurs menaces à exécution, les écuries soutenant la FOCA (toutes, sauf Alfa Romeo, Ferrari et Renault) organisent un Grand Prix en 1981 en Afrique du Sud, pour montrer qu’elles n’ont pas besoin de la FISA. Toutefois, ce qui devait être une démonstration de force vire à l’échec cuisant en l’absence de la mobilisation des sponsors et des médias.

La FOCA abandonne donc la confrontation directe pour revenir à la table des négociations. Mais la FISA ne peut plus se permettre de faire durer le conflit. La voie est libre pour mener à la signature des accords Concorde (la FISA siège Place de la Concorde, à Paris). La Fédération gardera autorité sur le règlement sportif et financier, mais partagera les revenus commerciaux avec la FOCA – donc à son patron, Bernie Ecclestone.

« Bernie » devient ainsi réellement à partir de cette date le grand argentier de la F1. Il s’assurera, grâce à cette manne financière incomparable, une fortune considérable – mais son obstination, durant près d’une décennie, à faire valoir ses droits, aura finalement payé.

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