Depuis quelques années, la Formule 1 lutte pour conserver ses fans. Or, le nombre de spectateurs ne cesse de diminuer avec le temps. Pourtant, les instances comme la FIA ou la FOM et les écuries en lice pour le championnat ne cessent de réfléchir à des solutions pour enrayer le problème.
Eddie Irvine semble savoir pourquoi il y a une baisse de fréquentation sur les circuits et devant les télévisions. Lui-même n´est d´ailleurs pas le plus grand fan de la Formule 1 moderne. L´ancien enfant terrible n´hésite pas à dire ce qu´il pense.
« La Formule 1 a été rendue trop parfaite. Maintenant, elle est devenue ennuyeuse » explique-t-il à Motorsport-Total.
Pour lui, cela ne date pas d´hier : « ça a commencé avec l´arrivée des vibreurs presque plats et cela a continué avec les règles et les qualifications : tout doit être exactement lissé, comme ci et pas comme ça. Et c´est vraiment monotone. Je trouve que la beauté réside aussi dans les défauts. »
L´Irlandais, qui garde ses distances avec la catégorie reine, a pourtant essayé de regarder le Grand Prix d´Allemagne à la télévision… il n´a pas tenu bien longtemps.
« J´ai regardé Hockenheim pendant environ 5 minutes et après, je me suis commandé une pizza. Et franchement la pizza a été beaucoup plus intéressante ! »
Pour l´ancien pilote, il manque un fil conducteur.
« Il faut qu´ils se réunissent tous ensemble une fois pour toute pour convenir d´un plan de base. Prendre plusieurs décisions à la va-vite pour ensuite revenir en arrière et trouver encore quelque chose d´autre, ce n´est pas une bonne chose. »
Irvine trouve que la direction de la F1 est un peu brouillonne.
« Quand il faut prendre des décisions, il y a trop de personnes qui s´en mêlent. Ferrari veut ceci, Mercedes veut cela et les petites équipes veulent autre chose. Quant à Bernie (Ecclestone), et pourtant Dieu sait que je l´adore, eh bien... il est trop vieux ! »
Un des griefs que l´ancien pilote a contre la discipline est que « les voitures n’abandonnent presque plus jamais. Avant, même les petites équipes pouvaient décrocher des points, parce que les équipes de pointe abandonnaient plus souvent sur accident ou casse. C´était excitant pour tout le monde parce qu´il y avait toujours une surprise possible. »
« Bien sûr, il ne s´agit pas d´obliger les voitures à casser, mais tu peux faire en sorte qu´une voiture se casse si un pilote roule trop sur les vibreurs. Les pilotes qui commettent une erreur doivent être sanctionnés de la sorte. Parce qu´aujourd´hui, quand les pilotes sortent de la piste, dans 50% des cas ils ne perdent même pas une position. Quand on pense que dans les années 60 les pilotes perdaient la vie pour une erreur de pilotage, c´est vraiment ridicule ce qu´il se passe de nos jours. »
Enfin, Irvine n´aime pas du tout le DRS qui pour lui fait vraiment du tort à la F1.
« Et il y a ce bouton, avec lequel tu peux doubler. Aujourd´hui, cela importe peu si tu réussis à être sixième ou septième en qualifications, car en course, les voitures les plus rapides n´ont qu´à appuyer sur un bouton et finissent par doubler. Ce qui fait que la pression en qualification n´est plus du tout la même : si tu commets une erreur en qualification, ce n´est plus décisif. »