James, qu’est-ce que cela signifiait de faire passer la soufflerie de 50 à 60% ?
Beaucoup de travail, c’est sûr ! Les gens appellent les modèles de soufflerie des ’modèles réduits’, mais ils n’en sont pas du tout. Ce sont des objets quasiment aussi coûteux et aussi compliqués qu’une voiture à échelle 1. Faire passer le modèle de 50 à 60% est déjà un gros exercice d’ingénierie. Et dans notre cas, les parties dynamiques de la soufflerie n’étaient pas aux normes pour accepter un modèle à 60%. Alors il nous a fallu défaire la structure jusqu’au squelette et la remplacer par une nouvelle à même de supporter le modèle à 60%. Ainsi, c’est un projet qui a démarré il y a environ un an et qui s’est achevé très récemment.
Combien de temps pensez-vous avoir perdu et la soufflerie est-elle maintenant opérationnelle totalement ?
JA : En fait, peu de temps de soufflerie effectif. Une des choses les plus précieuses pour tous les teams est de la faire tourner et de poursuivre le développement aéro. Aussi nous nous sommes assurés de pouvoir opérer le changement avec un minimum de perturbation pour les tests en soufflerie. Elle n’a été arrêtée que 12 jours.
Vous êtes maintenant le cerveau technique de la FOTA. Quelles sont vos responsabilités ?
C’est une responsabilité importante. Tout le monde est d’accord pour dire que la FOTA a beaucoup agi dans l’intérêt du sport de manière très constructive. Le groupe de travail technique est une partie de ce que fait la FOTA. Il essaie de réfléchir intelligemment sur le moyen et le long terme pour faire en sorte que les règlements fonctionnent bien, en collaboration avec la FIA. J’espère reprendre l’action là où l’ont laissée mes prédécesseurs en menant ces réunions d’une manière efficace.
Avant ce week-end, vous avez dit vouloir laisser parler la voiture, à propos des modifications apportées. Que dit-elle aujourd’hui ?
Nous avons vécu une journée correcte. Ce que je voulais dire était que nous avons de nombreuses améliorations à apporter au cours des prochaines courses. Et nous espérons qu’elles nous redonneront une forme plus proche de celle que nous avions en début d’année. C’est très facile de dire ’vous avez ceci ou cela’, mais ce sera beaucoup plus agréable lorsque ce sera appliqué sur la piste et que tout le monde pourra le constater. Ce que nous espérons.
Une nouvelle idée de la FIA serait de fermer les cockpits pour raison de sécurité. J’aimerais connaître votre avis sur le sujet. Si c’était le cas, toute l’aérodynamique serait modifiée.
Ce sujet a été abordé depuis quelques réunions du Groupe de travail technique. Nous cherchons à préserver la tête du pilote d’éléments de grande taille comme les pneus, mais aussi d’objets plus petits comme celui qui a frappé Felipe Massa lors de son accident en Hongrie. Quelques suggestions ont été avancées. L’une d’elles est d’ajouter une verrière complète. Une autre est de laisser une partie ouverte au-dessus du pilote, mais d’ajouter un déflecteur devant lui. Troisième proposition, plus de pare-brise devant le pilote mais une sorte d’arceau devant le pilote qui détournerait tout objet de grande taille. Tout cela en est au stade des premières discussions. La proposition de la FIA - qui a été publiée récemment - expose les toutes premières recherches dans le domaine de la faisabilité et de la pratique sur ce type de solution. Mais il reste beaucoup de questions à résoudre avant d’atteindre l’application pratique. Un cockpit fermé aurait un effet aérodynamique, pas mauvais. Il permettrait de mieux gérer le flux d’air autour du cockpit. Mais beaucoup d’autres points doivent être discutés, comme la sortie du pilote en cas d’accident ou assurer la visibilité sur la verrière en cas de projection d’huile. Chaque solution présente des avantages et des inconvénients et nous devons mener les recherches de base pour savoir quel est le meilleur projet.
Quel est votre avis sur la décision de la FIA d’imposer l’utilisation unique de moteurs électriques sur la pit lane à partir de 2014 ? Croyez-vous que cela pourrait répondre à l’opposition du Conseil Mondial ?
Stefano Domenicali a résumé cela très adroitement (voir notre information du matin à ce sujet, NDLR). Des obstacles techniques doivent être surmontés avant d’appliquer cette règle, mais il n’y a rien d’impossible, juste des choses qui modifient la configuration de la voiture par rapport à ce qu’elle est actuellement. Du point de vue de la conception, c’est une complication, mais pas une impossibilité. D’après ce que j’ai compris, l’idée a été lancée dans divers groupes et reçoit largement un accueil positif parce que considérée comme utile. Mais d’un point de vue opérationnel, il y a les pour et les contre et c’est l’objet de nos discussions.
Source : FIA et Lotus Renault GP