Après deux premières séances d’essais hivernaux, Ross Brawn fait le point sur le niveau de performance actuel de la Mercedes MGP W02 et son développement.
Quel bilan tirez-vous des essais de Jerez ?
« La deuxième séance d’essais de l’année, à Jerez, a été extrêmement utile. Nos priorités, à ce stade, sont d’améliorer la fiabilité de la voiture, de travailler avec le KERS et d’approfondir notre connaissance des pneus Pirelli. Nous avons enregistré une bonne fiabilité durant deux jours, ce qui nous a permis d’accumuler les kilomètres et d’engranger beaucoup de data en vue des prochains essais de Barcelone ce weekend. »
Vous avez évoqué des problèmes à résoudre pour profiter au maximum du temps en piste disponible lors des derniers essais. Quels sont ces problèmes ?
« La fiabilité est notre principal défi à l’heure actuelle. Même si nous sommes la troisième équipe en termes de kilométrage parcouru avec les nouvelles voitures, notre niveau de fiabilité n’est pas encore ce qu’il devrait être. C’est le processus normal avant la saison, de tester tous les systèmes et de vérifier que tout fonctionne, avec le défi supplémentaire du KERS et des nouveaux pneus. Nous avons eu notre lot de problèmes de jeunesse avec la MGP W02, mais nous avons des solutions pour les résoudre. »
Vos pilotes ont confié avoir un bon feeling, après leur prise de contact avec la voiture à Valence. Est-ce toujours le cas ?
« Michael et Nico se sont immédiatement sentis à l’aise dans la voiture et c’est toujours le cas. Michael a bénéficié d’une meilleure fiabilité à Jerez, où il a pu boucler 226 tours, et ceci nous a fourni une grande quantité de data à étudier avant Barcelone. Nico a été un peu malchanceux avec tous les problèmes qu’il a rencontrés, mais il a quand même réussi à faire du bon boulot et aura de meilleurs jours à Barcelone et Bahrain. »
Michael a signé le meilleur chrono vendredi et était deuxième samedi. Etait-ce une illusion ou un chrono significatif ?
« Il est inutile de perdre un temps précieux en faisant des tours ‘à vide’ pour claquer un chrono, alors que nous avons des choses bien plus importantes à faire. Comme Michael l’a souligné à Jerez, son réservoir n’était pas particulièrement vide et nous restons concentrés sur notre programme. Seule chaque équipe connait la réalité de sa performance en essais de pré-saison. Ayant toutes les données en main, je suis satisfait de nos progrès sur ces deux séances d’essais. »
Comment s’est passée l’adaptation aux nouveaux systèmes pour 2011 ?
« Le KERS est l’un des principaux défis que nous avons à affronter cette saison. Le système est complètement nouveau pour l’équipe, même s’il ne l’est pas pour Mercedes. L’équipe et les pilotes travaillent très dur pour s’adapter au KERS, mais c’est une technologie très complexe. Nous devons comprendre comment l’utiliser et en tirer le maximum. »
« En ce qui concerne l’aileron arrière ajustable, nous étions la seule équipe à en disposer à Abu Dhabi l’année dernière et nous avons pu faire pas mal de kilomètres avec. Cette technologie a été transposée sur la voiture actuelle et nous avons un nouvel aileron arrière en préparation qui sera plus performant. Michael et Nico se sont très facilement habitués à ce nouveau système et sont assez à l’aise avec. »
Vous avez parlé des évolutions qui seront introduites avant Bahreïn. Comment évaluez-vous le niveau de performance de la voiture jusque-là ?
« Nous avons pris la décision, vers la fin de l’année, d’avoir une certaine voiture pour les premiers essais et une évolution majeure pour la première course à Bahreïn. Avec les pneus Pirelli et le retour du KERS, nous voulions être sûrs que notre nouvelle voiture serait prête pour les premiers essais. Ce fut la bonne décision. »
« Les derniers détails de l’évolution de Bahreïn ont été validés dernièrement et nous sommes satisfaits des progrès que vont nous apporter ces évolutions. Notre package actuel présente quelques compromis et nous savons que la voiture n’a pas encore tout donné. Bien sûr, nous ne savons pas où en sont les autres équipes ni ce qu’elles ont prévu comme évolution. Personne n’aura une idée précise de la situation avant que la saison ne commence à Bahreïn. »