En 2013, on a vu quatre équipes être décrochées et abonnées régulières à l’échec de la Q1. Parmi elles, Toro Rosso dont les objectifs étaient élevés cette saison, puisqu’elle avait renouvelé son duo prometteur composé de Daniel Ricciardo et Jean-Eric Vergne. De jeunes pilotes déjà très performants en 2012 et promis à un volant Red Bull en cas de retrait de Mark Webber à la fin de la saison 2013 afin de les motiver encore plus qu’ils ne pouvaient l’être.
Mais en dépit de cette motivation, l’Australien et le Français n’ont pas fait de miracles au volant d’une Toro Rosso rétive et peu véloce. Hormis quelques courses où l’un et l’autre ont pu marquer des points, peu de réelles performances ont pu être mises à leur actif et c’est isolée à la septième place du classement que l’équipe italienne a terminé. Loin de Sauber, mais également largement devant Williams.
En effet, cette dernière n’a inscrit que cinq points au championnat, et n’en comptait qu’un seul à deux courses de la fin. Une saison plus que noire pour Williams qui avait totalement raté sa voiture, et qui n’a rien pu en tirer en dépit de quelques coups d’éclat de Valtteri Bottas qui a arraché une troisième place en qualifications et une huitième en course. Exit Renault, bonjour Mercedes, Williams a de nouvelles ambitions pour 2014 et n’hésite pas à changer fondamentalement son approche. De fait, pour développer une voiture totalement neuve, elle fera appel aux services de l’expérimenté Felipe Massa dont le bagage technique devrait être un bon complément à la vitesse de Valtteri Bottas.
Toro Rosso quant à elle devra se rapprocher des meilleures, alors qu’elle abandonnera le V8 Ferrari et accueillera le V6 Renault dans sa nouvelle monoplace. Jean-Eric Vergne en sera le fer de lance aux côtés du plus jeune pilote du plateau, le Russe Daniil Kvyat qui a finalement été engagé à la surprise générale aux dépens de Da Costa et Sainz Jr. C’est en tous cas une équipe Toro Rosso revue et corrigée qui aura l’occasion de progresser et pourquoi pas aller chercher le deuxième podium de son existence, le premier depuis la victoire de Sebastian Vettel à Monza en 2008.
Enfin, en fond de peloton, Marussia et Caterham chercheront encore à inscrire leur premier point. En effet, la saison 2013 ne leur a pas permis de remplir cet objectif alors que la Formule 1 a atteint des records de fiabilité. Dès lors, cet accomplissement semble plus simple pour 2014 dès lors que la fiabilité sera probablement un souci. La lutte qui les unit depuis 2010, et qui a vu pour la première fois l’équipe russe prendre l’avantage sur sa rivale en 2013, devrait se poursuivre en 2014, alors que Marussia franchira le pas le plus important de son existence en abandonnant Cosworth pour acheter ses moteurs à Ferrari.
La stabilité de son duo de pilotes, dont au moins l’un sera conservé, aidera également l’équipe russe à devancer Caterham qui n’a toujours pas annoncé son duo. L’engagement de Charles Pic et Giedo Van der Garde n’a visiblement pas convaincu les responsables à Leafield, et des solutions alternatives semblent être cherchées activement pour être à la hauteur du changement de règlement qui redistribuera les cartes.
De nombreuses équipes placent énormément d’espoirs dans cette redistribution des cartes et espèrent pouvoir se faire une place parmi les meilleures à la manière de ce qu’avaient fait Brawn GP, Red Bull et dans une moindre mesure Toyota lors de la saison 2009, alors qu’avait été revu le règlement aérodynamique. De ce changement de hiérarchie, les top teams de l’époque en avaient fait les frais puisque Ferrari, McLaren et Renault avaient vécu une saison extrêmement difficile avant de relever la tête. C’est donc une saison sans doute surprenante qui nous attend, puisque les évidences du passé ne seront en rien les certitudes du futur.