Marcus Ericsson est sur le point d’entamer sa troisième saison en Formule 1 et la deuxième chez Sauber, après une année difficile avec Caterham en 2014. À l’époque, son propriétaire Tony Fernandes commençait à perdre patience devant le manque de résultats et avait fini par quitter le navire, laissant la place à un mystérieux consortium qui n’avait pu maintenir l’équipe à flots que jusqu’au Grand Prix de Russie.
« Chez Caterham, je pense que nous avons compris assez tôt dans la saison que Fernandes avait perdu tout intérêt, commence Ericsson. Le propriétaire a changé et nous savions que nous lutterions d’un point de vue financier. J’étais cependant convaincu que nous terminerions au moins la saison mais tout s’est arrêté d’un jour à l’autre. Ce n’était pas comme si nous avions soudainement rencontré des difficultés car au contraire, nous y étions habitués et n’avions pas beaucoup de pièces de rechange, mais c’était normal. Je crois qu’un lundi, j’ai discuté pendant une heure de la course suivante au Texas avec mon ingénieur, et les propriétaires nous ont appelés le matin suivant en disant ‘bon, c’est fini’. C’est vraiment un peu triste parce que l’équipe avait du potentiel. »
Et le temps que Caterham revienne pour un dernier galop à Abu Dhabi, le Suédois avait coupé les ponts et mis le cap sur Sauber.
« Je crois que dès que j’ai commencé à travailler avec Sauber, on pouvait s’apercevoir qu’ils étaient là depuis longtemps. Ils avaient de l’expérience et affichaient un calme différent de Caterham, où nous étions encore en train de chercher comment travailler en tant qu’équipe. Chez Sauber, c’était plutôt ‘on fait comme ça ici, il nous manque simplement un nouveau pilote et tu t’occuperas de ceci pendant que nous ferons cela’. Ils avaient une bonne structure et ça se sentait, en plus de disposer d’installations impressionnantes datant de leur association avec BMW. »
Ericsson avait eu un peu de mal en début d’année 2015 alors que son équipier débutant Felipe Nasr volait la vedette à tout le monde en terminant 5e de sa toute première course en Formule 1, à Melbourne. Classé 8e, le Suédois ne parvenait ensuite pas à prendre l’ascendant sur Nasr avant de se ressaisir à la mi-saison.
« Même si j’ai inscrit plus de points en début d’année, je n’ai pas été très bon. J’étais constamment derrière mon équipier et je luttais quelque peu alors pour moi, la deuxième partie de la saison s’est bien mieux passée mais la voiture n’était pas au niveau pour décrocher des points. »
« C’était un peu frustrant mais j’ai dû me concentrer sur moi-même et ai pu voir en quelle mesure mes performances se sont améliorées. Cette saison, j’espère que nous pourrons nous hisser au même niveau qu’au début de l’an dernier et que mon pilotage tiendra plutôt de ma deuxième moitié d’année ! »
Avec seulement deux jours d’essais à bord de la nouvelle C35, Ericsson espère tout de même des améliorations pour 2016.
« Ma première impression est que la voiture se comporte mieux, que nous avons progressé au niveau des appuis aérodynamiques : je peux sentir que nous avons plus d’adhérence dans les virages rapides et au freinage. C’est une avancée, mais est-elle suffisante ? Je ne sais pas, et il nous faudra attendre pour pouvoir tout optimiser. »
Huitième en 2015, Sauber pourra-t-elle garder sa position devant McLaren et repousser les assauts de Haas ?
« Nous voulons continuer de progresser en tant qu’équipe. De 2014 à 2015, l’équipe a fait un bond après une année décevante. J’espère que le nouveau moteur nous fera du bien même si les autres aussi peuvent s’améliorer. Mais nous devrions au moins pouvoir lutter pour la huitième place et même progresser dans la hiérarchie, » conclut le Suédois.