Derrière Ferrari et Mercedes, la bonne surprise du début de saison s’appelle Force India, qui pointe à une très solide quatrième place au classement constructeurs après avoir mis ses deux voitures dans les points lors de toutes les courses du début de saison.
"En effet, c’est un bon début de saison mais comme on l’a prouvé l’an dernier, on ne peut rien prendre pour acquis et notre avance sur la cinquième place est bien plus faible que celle que Williams avait sur nous l’an dernier" prévient Andy Green, directeur technique, à Monaco.
"Il faut se rappeler que la saison est longue et qu’on n’en a disputé que le quart. Il faut continuer le développement, continuer à travailler comme on le fait car nous sommes sur une bonne dynamique. Pour l’instant, ça se passe mieux que prévu et nous avons capitalisé autant que possible sur ces courses".
A Barcelone, c’est toutefois un monde d’écart qu’il y avait avec les équipes de pointe puisque seulement trois monoplaces ont terminé dans le même tour, soit une première depuis près de dix ans.
"J’en ai justement parlé à l’usine, je déteste prendre un tour. Cela montre le potentiel de ce nouveau règlement et ce que l’on peut en tirer. Nous devons voir cela comme une chance de rendre la voiture plus rapide car on sait qu’il reste de la performance à trouver" poursuit-il.
Si Sergio Pérez avait déjà confirmé depuis trois ans qu’il est un pilote rapide et un métronome en course, la courbe de progression d’Esteban Ocon et sa maturité ont été une découverte pour Force India.
"Je peux vous dire que je suis très, très impressionné par la manière dont il est arrivé dans l’équipe, dont il s’est adapté et la vitesse à laquelle il s’est acclimaté à cette piste de Monaco jeudi, cela montre son talent, sans aucun doute. Je l’ai observé pendant un bon moment dans le simulateur la semaine dernière, à enchaîner les tours du circuit, et sa maîtrise de la voiture est incroyable. Il pourrait toucher la barrière pour deux ou trois centimètres à chaque virage, donc il n’a que deux ou trois centimètres de marge !"
"Il a un talent incroyable. Peut-il signer un podium cette année comme il le souhaite ? C’est à nous de lui donner la voiture pour le faire car avec notre rythme actuel, si tous les concurrents terminent la course, nous ne signerons jamais de podiums. Il a une faculté fascinante à terminer les courses, il pilote très bien et il lui reste beaucoup de maîtrise lorsqu’il pilote. S’il en a l’opportunité, je suis sûr qu’il la saisira" encense Green.
Le jeune pilote a reconnu passer des heures dans le simulateur et les suivre de débriefings "intenses" avec ses ingénieurs. Une déclaration qui montre son envie d’apprendre et son implication.
"Il est comme un écolier, c’est une éponge et il absorbe les informations à mesure qu’on lui donne. Il veut gagner et il a le talent pour le faire mais il s’y prend de la bonne manière. Il fait un pas à la fois, il apprend au rythme auquel il le veut ou auquel il le peut selon ce qu’on lui offre, et je suis sûr qu’il y parviendra dans quelques années".