Tom Kristensen est présent au Mans ce week-end et a pu répondre à nos questions à l’occasion.
La légende de l’endurance garde bien sûr un œil affûté sur l’évolution du WEC, mais aussi du sport auto en général.
Alors que de nombreux pilotes de F1 concourent désormais en endurance, il convient de se demander par conséquent si Tom Kristensen, dans son rôle d’ambassadeur chez Rolex, se considère désormais comme l’ambassadeur du sport auto en général, ou en de l’endurance en particulier ?
« Je me vois comme quelqu’un qui suscite de la passion pour le sport auto. Et bien sûr j’ai une responsabilité propre pour ce sport que j’adore. Je me vois comme un ambassadeur du sport auto, oui, et c’est quelque chose que je fais avec un immense plaisir. Je suis heureux d’être d’ailleurs l’ambassadeur de Rolex sur certains des évènements les plus renommés du sport auto dans le monde. »
Puisque l’on évoque les rapprochements entre F1 et endurance, Tom Kristensen, qui avait fait des essais dans une F1 et couru en F3000, voit-il des points communs essentiels entre la F1 et le WEC ?
« Ce sont deux championnats très importants pour le sport auto. Le Mans est le joyau de la couronne de l’endurance et est considéré par beaucoup de personnes comme la plus grande course au monde, alors que la F1 représente plutôt un mélange intéressant entre la vitesse, le business, et la technologie. »
« Le travail d’équipe est un facteur clef pour trouver la vitesse nécessaire, en F1 comme en endurance. Les mécaniciens, les ingénieurs et chaque membre de l’équipe doivent dans tous les cas fournir une immense quantité de travail – et ce qui vaut pour une écurie de course vaut pour Rolex. »
« Au bout du compte, en F1 comme en endurance, vous devez performer au plus haut niveau pour triompher et gagner. »
Tom Kristensen estime-t-il que son expérience en Formula 3000 ait été profitable pour Le Mans ? Quelles sont les principales différences, au niveau du pilotage, entre les monoplaces type F3000 et les prototypes ?
« Tout est une question de versatilité, c’est très important pour conduire différents types de voitures. Je ne peux pas vraiment dire qu’une expérience dans ma carrière ait été plus importante qu’une autre. Elles comptent toutes. J’ai conduit toutes sortes de voitures, dans différents pays, sur de nombreux circuits, et dans des contextes différents. C’est un vrai privilège pour moi d’avoir fait tout cela. Toutes ces expériences différentes, qui nécessitaient aussi des états d’esprits différents, m’ont aidé tout au long de ma carrière, pour être plus proactif en course, pour prendre du recul sur ce que je fais sur la piste. Donc oui, dans l’ensemble, toutes ces expériences, des essais en F1 aux supercars, en passant par les monoplaces type F3000, sont des expériences utiles. »
« Pouvoir connaître toutes ces expériences avant mes débuts aux 24 Heures du Mans – et j’y ai d’ailleurs débuté relativement tard, si on me compare à d’autres pilotes – m’a probablement aidé à mieux gérer l’impact de cette première course pour moi. »
« Mais c’est vrai qu’au Mans, quand un problème se présente - même un petit problème - la situation peut considérablement s’aggraver, en raison de la nature du circuit, du revêtement, et des hautes vitesses atteintes. »
Enfin, pour revenir à cette édition des 24 Heures du Mans, Tom Kristensen pense-t-il que les Toyota sont invincibles ?
« Les Toyota sont les voitures les plus rapides et elles sont, sans aucun doute, les favorites. Elles peuvent effectuer des relais plus longs et faire le plein prend moins de temps pour elles. Cela dit, je ne les envie pas… Il leur faudra du courage. Nous verrons. »