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Exclusif - Abiteboul juge ‘inadmissible’ la colère de Verstappen envers Renault

Il recadre le Néerlandais et Red Bull par la même occasion

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La fiabilité de l’unité de puissance Renault est un sujet prêtant à controverse entre Red Bull et le motoriste tricolore, et les deux points de vue, au fur et à mesure des semaines, paraissent de plus en plus irréconciliables.

Max Verstappen a récemment redoublé de virulence dans ses critiques envers le moteur Renault : « Tu payes des millions pour un produit de qualité et puis tu dois à nouveau jeter l’éponge » déclarait, entre autres, le pilote Red Bull.

Cyril Abiteboul, que Nextgen-Auto.com a rencontré pour une interview exclusive dans le paddock de Monza, a dès lors tenu à remettre les pendules à l’heure : selon lui, la colère du Batave est « inadmissible. »

« Il y a deux choses. Déjà, du point de vue de la fiabilité, nous faisons une saison qui n’est pas parfaite, mais qui est quand même aussi largement en progression par rapport à l’année dernière. L’an dernier, chaque organe dans le moteur connaissait de vraies faiblesses. Ici aujourd’hui, il n’y a qu’un seul organe qui nous pose véritablement un problème : il devrait y avoir la contre-mesure à partir de Sotchi – et j’espère que ce problème sera alors éradiqué. »

« Donc je trouve qu’on a déjà fait un progrès énorme par rapport à l’année dernière. En revanche effectivement, on est toujours dans une philosophie qui est d’être très ouverts sur les décisions client, quant à la possibilité d’utiliser les dernières spécifications, qui peuvent parfois nécessiter certaines adaptations liées à l’intégration de leur côté. »

« C’est typiquement ce qu’on a fait avec Red Bull et avec McLaren, sur le MGU-K, pour ne pas le citer. On préfère travailler beaucoup plus en partenariat avec nos écuries plutôt que de les traiter en écuries B, C ou D. »

Cette philosophie relativement « ouverte » a pourtant une conséquence contre-productive, comme l’explique Cyril Abiteboul.

« Ce que je regrette surtout, c’est que ce mode de fonctionnement, que je trouve honorable, nous a un peu pénalisés, en tout cas dans la perception, dans la communication. Et je trouve complètement inadmissible qu’un pilote comme Max Verstappen, qui a eu un seul problème de fiabilité cette saison… le seul problème de fiabilité qu’il ait eu, c’est sur un MGU-K. Red Bull avait décidé de ne pas adopter la dernière spécification technique, avec les problématiques de fiabilité associées. Et ça, je trouve que c’est juste inadmissible. »

« Ce n’est pas la Red Bull qui impacte notre moteur, c’est le fait que le management de Red Bull n’ait pas souhaité prendre les dernières évolutions. »

La 4e place du classement, un objectif encore insatisfaisant pour Abiteboul et Renault

Au-delà du feuilleton Red Bull-Renault, Cyril Abiteboul doit aussi, et surtout, gérer l’écurie de course au jour et le jour, de ce week-end à Monza jusqu’à Abu Dhabi. L’objectif est de glaner la 4e place au classement des constructeurs.

Il y a un an, lors du Grand Prix d’Italie 2017, Cyril Abiteboul nous indiquait justement « vouloir consolider notre 4e place sur le plan de la performance pure et commencer à inquiéter le top 3, même si nous savons que ce sera le plus difficile. »

Un an après, qu’est-ce qui l’emporte chez lui : la satisfaction d’occuper actuellement la 4e place au classement des constructeurs (même si Haas n’est plus très loin), ou la frustration d’être encore à une seconde des meilleurs ?

« Pour répondre directement, c’est la frustration d’être aussi loin des top 3. Parce qu’on n’est absolument pas entrés en F1 pour se glorifier d’être 4e ou 5e, ou d’être le meilleur des autres, ’le premier des derniers’… En tout cas, notre ambition, c’est de se battre pour des podiums, puis pour des victoires, puis pour le championnat le plus rapidement possible. »

« Mais force est de constater que l’écart est important. Après, je pense qu’il faut arriver à être un peu plus fins dans les analyses. Je pense qu’on a un rythme de développement qui nous permet à peu près d’évoluer au même rythme que les autres, plus ou moins. Mais clairement, si on veut les rattraper, il faut développer plus vite que les autres. Déjà, développer aussi vite que les autres, c’est une satisfaction, car on parle quand même d’écuries qui sont des mastodontes, et qui ont des capacités de développement extraordinaires. Mais la réalité, c’est qu’il va falloir qu’on soit capable de développer plus vite qu’eux pour pouvoir les rattraper : ça reste l’ambition. »

« Et il y a effectivement une frustration énorme de voir qu’on est absolument pas dans cette première ligne, même si on fait tout pour y arriver. »

’Red Bull n’a pas voulu libérer Sainz pour nous, du coup, on a pris Ricciardo !’

Pour rattraper Red Bull l’an prochain, Renault pourra compter sur un duo séduisant, composé de Nico Hulkenberg et de Daniel Ricciardo.

« Déjà, c’est une association que l’on envisage bien, on se projette complètement là-dedans » détaille Cyril Abiteboul. « C’est un duo de pilotes qui devrait bien fonctionner, parce que ce sont deux personnes de talent, extrêmement intelligentes et matures, qui ont de l’expérience. L’un a 31 ans, l’autre 29 ans… On a des pilotes qui ont de l’épaisseur, et qui vont comprendre que leur intérêt numéro 1, c’est de faire progresser l’équipe. Et cela se fait à deux, pas en tirant la couverture à soi. »

« Quand je vois comment Nico a accueilli la nouvelle, à savoir extrêmement positivement, ça montre, d’abord, la confiance qu’il a en lui, et ensuite, l’opportunité que cela présente pour lui, de démontrer son propre talent. Ricciardo prend un risque courageux, un risque sur l’équipe, mais aussi un risque personnel, d’aller se mesurer à un pilote qui n’a jamais évolué directement en opposition par rapport aux pilotes des top-teams. Et ce sera intéressant pour la F1 de manière générale. »

Renault aurait pu engager Carlos Sainz, mais il aurait fallu que Red Bull libère l’Espagnol de son contrat. L’écurie autrichienne l’a fait pour McLaren, l’aurait-elle fait pour Renault ?

« Non, ils ne l’ont pas fait. Red Bull voit que l’on présente une menace à moyen terme, et ils ne nous font absolument aucun cadeau. Et à la limite, j’en suis flatté. Effectivement, cela fait des semaines que l’on faisait des pieds et des mains pour voir comment on pouvait obtenir la release de Carlos Sainz, et d’une certaine façon, cette intransigeance les a pénalisés, parce que celui qu’on a pris, c’est pas Sainz, c’est Ricciardo ! »

« Que Red Bull cherche à nous ralentir sur notre progression, cela montre qu’ils sont inquiets. »

Toujours à propos des pilotes, Artem Markelov, qui appartient à la filière Renault, est courtisé par Williams pour 2019. Renault est-elle prête à le libérer ?

« Bien sûr, on ne veut absolument pas entraver la progression de nos pilotes. C’est ce que l’on a fait avec Sergey Sirotkin l’année dernière, pourquoi pas le faire avec Markelov cette année. On sera attentifs aux propositions. »

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