Il fut un temps où la présence de Cosworth en F1 était très souhaitée par la FIA et pour que ce motoriste ait la possibilité de survivre, les grands constructeurs n’avaient le droit de fournir leur moteur qu’à deux équipes.
Si un constructeur voulait fournir ses blocs à une troisième équipe, elle devait demander une dérogation à la FIA, mais celle-ci était bien souvent accordée. Trois équipes sont en effet motorisées par Ferrari, Mercedes et Renault cette année. La limite fixée par la FIA est aujourd’hui de quatre équipes maximum par motoriste.
Renault atteindra cette limite l’année prochaine en fournissant ses moteurs à quatre équipes : Red Bull, LRGP, Lotus et Williams. Tout cela ne fait évidemment pas les affaires de Cosworth qui en tant que motoriste indépendant à besoin de trois clients au minimum pour équilibrer ses comptes. Malheureusement pour lui, le motoriste britannique n’aura plus que deux clients l’année prochaine...
Et que dire du futur motoriste PURE qui devrait avoir un moteur prêt pour la saison 2014 ? Où va-t-il trouver ses clients si Renault, Mercedes et Ferrari augmentent sans cesse leur présence en F1 ? Les grands constructeurs ne doivent-ils pas en revenir à une présence plus modeste pour laisser un peu de place aux motoristes indépendants ?
Norbert Haug, vice-président de Mercedes Motorsport, n’est pas de cet avis. "Selon moi, ce marché devrait être ouvert. J’espère qu’il y aura bientôt cinq motoristes en F1, ce serait une bonne chose pour tout le monde. Mais peut-être qu’il y aura moins, nous verrons bien. (...) Si cinq équipes choisissaient d’être clientes chez le même motoriste, elles devraient être autorisées à le faire. Ce devrait être un marché ouvert."
Jean-François Caubet, directeur général de RSF1 (Renault Sport F1), est sur la même ligne que son vieux camarade de chez Mercedes. "Les règles d’aujourd’hui nous permettent de fournir des moteurs à quatre équipes, mais je suis du même avis que Norbert. Je suis pour une ouverture totale de ce marché, car le règlement ne peut pas résoudre tous les problèmes. Toutefois, notre préoccupation principale n’est pas de motoriser un maximum d’équipes, mais de bien les choisir. Nous voulons des équipes de pointe, mais ce n’est pas facile d’en avoir deux qui souhaitent avoir le même moteur."