Il est celui qui a permis à Manor de se refaire une santé. En réunissant l´ancien directeur technique de Ferrari, Pat Fry, l´ancien concepteur en chef de Ferrari, Nikolas Tombazis ainsi que l´ancien directeur sportif de McLaren, Dave Ryan, Stephen Fitzpatrick (à gauche sur la photo) est parvenu à former une équipe solide, qui a su évoluer de manière spectaculaire depuis l´an dernier.
Fitzpatrick a la passion de la course depuis bien longtemps. C´est son propre père qui lui a transmis le virus, en regardant les Grands Prix à la télévision. Les exploits d´Eddie Irvine ont renforcé sa passion pour la catégorie reine. Ce n´est que des années plus tard, alors qu´il n´était encore qu´un jeune étudiant, qu´il assista à sa première course, à Silverstone. Par la suite, ce fut un rendez-vous qu´il n’a plus jamais manqué.
« Chaque année, je me rendais avec quelques amis au circuit et nous campions à Whittlebury. Nous suivions la course depuis le virage de Stowe » confie-t-il à Motorsport Total.
L´Irlandais avait un rêve qui n´a pas pu réaliser. « J´ai toujours voulu piloter, mais je n´avais pas le talent pour ça. »
C´est en 2014, en regardant le Grand Prix de Singapour, que Fitzpatrick a pris la décision de travailler en Formule 1.
« Juste après la course, je me suis rendu compte que me contenter de regarder les Grands Prix ne me suffisait plus. C´est ainsi que j´ai cherché à me rapprocher des petites équipes. »
L´homme de 38 ans s´était à l´époque demandé s´il ne valait mieux pas plutôt collaborer avec la Formule E, choix qui aurait été logique puisque l´entreprise qu´il a fondée, Ovo Energy, vend notamment de l´électricité.
« J´ai exploré cette option, mais je me suis vite rendu compte que c´était la Formule 1 que j´adorais. Je ne m´imaginais pas à l´époque pouvoir acheter une écurie. »
Pourtant, début 2015, il devint le propriétaire de Manor Marussia. Fitzpatrick est arrivé aux commandes de l´équipe au moment où elle était au plus bas. L´équipe était accablée par les problèmes : l´accident dramatique de Jules Bianchi quelques mois auparavant, les difficultés financières, Bernie Ecclestone qui menaçait de ne pas renouveler la licence, les délais d´inscription pour la saison auprès de la FIA étaient déjà dépassés et, enfin, les créanciers qui réclamaient leur dû.
« Nous n´avions aucun plan. Il n´y avait plus assez de temps pour en élaborer un. Les seules questions ont été est-ce possible ?´ et,
si oui, que devons-nous faire pour y arriver ?´ »
La suite, on la connaît… cette année, l´inespérée dixième place de Pascal Wehrlein à Spielberg a permis à l´écurie aux moyens limités de renflouer ses caisses de 13,5 millions de dollars.
Pour l´avenir, Fitzpatrick garde en tête ses objectifs : « notre plan est qu´une équipe se retrouve derrière nous au championnat constructeurs à la fin de la saison. » Et l’homme d´affaire compte bien profiter de l´arrivée du nouveau règlement de 2017 : « comme tout le monde va repartir de zéro, nous avons là une chance de pouvoir faire un grand pas en avant, si nous arrivons à bien nous débrouiller. »
Et son plan est très clair pour 2020 : atteindre la sixième place au championnat constructeurs. « Nous voulons devenir la meilleure équipe indépendante. Force India a montré que c´est chose possible. »
Mais le plus important pour ce passionné de Formule 1, c´est que son écurie continue de croître, même s´il doit lui-même un jour se retirer. « J’agirai toujours en fonction de l´intérêt de l´équipe » conclut Fitzpatrick.