Le succès de Haas F1 divise dans le paddock. L’équipe américaine, qui a déjà fini deux fois dans le top 6 d’un Grand Prix, démontre que son alliance avec Ferrari fonctionne. Mais est-ce la voie à suivre à l’avenir pour les petites et moyennes équipes ?
"Quand vous regardez ce que font Sauber, Force India, Manor ou les autres en fond de grille qui ont du mal à progresser chaque année, on se demande bien comment ces équipes peuvent continuer comme ça. Haas a montré la voie à suivre," indique Stefan Johansson, ancien pilote de F1 pour McLaren et Ferrari.
Pat Symonds, le directeur technique de Williams, pense lui que c’est une menace pour le modèle de la F1, celui qui fait que les équipes doivent chacune concevoir une grande partie de leur monoplace.
"Je connais bien Pat, j’ai travaillé de nombreuses années avec lui mais les choses doivent changer," poursuit le Suédois. "Quand les équipes de fond de grille en arrivent là tout en dépensant 100 millions d’euros par an, c’est que quelque chose ne tourne vraiment pas rond. Tout le monde sait dans le paddock que ce modèle n’est plus tenable avec la crise économique actuelle. Et pourtant certains sont choqués par l’approche de Haas."
"Moi je préfère leur dire ’Dommage de ne pas avoir adopté la même idée’ tout simplement."
Pour Force India, la solution Haas F1 n’est toutefois pas aussi évidente pour l’avenir.
"Il y a de plus en plus de restrictions concernant la soufflerie et l’usage de la dynamique des fluides par ordinateur. Le travail de collaboration entre les équipes constructeurs et les équipes clientes va donc devenir de plus en plus difficile," pense Bob Fernley, le directeur adjoint de Force India.
Une position que partage le team manager de Sauber, Beat Zehnder : "Que pourra faire Haas dans 5 ans, lorsque les règles seront devenues encore plus strictes et que vous devrez construire toute la voiture par vous-même ?"