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Fred Vasseur a restructuré Sauber en trois étapes à son arrivée

Quitter Honda, continuer avec Ferrari, renforcer avec Alfa

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Lorsque Fred Vasseur est arrivé chez Sauber l’été dernier, la situation était très mal engagée. L’équipe naviguait à une seconde et demie de l’équipe la plus proche d’elle dans la hiérarchie, le moteur datant de 2016 n’était plus développé et c’est un contrat avec Honda qui l’attendait pour 2018. De quoi laisser au Français la possibilité de donner un grand coup de pied dans la fourmilière.

"Il faut remonter la pente, et ça passe par une restructuration dans de nombreux domaines et de nombreux départements" explique Vasseur à Auto Plus. "La tâche est ardue, et nous ne sommes pas aujourd’hui les mieux armés pour accomplir ce travail".

"En premier lieu, il a fallu s’occuper du contrat moteur. Nous avons perdu du temps sur ce sujet, sur les problèmes d’intégration au châssis. Il y avait beaucoup de travail déjà effectué sur le dessin 2018 avec le Honda".

Vasseur s’est empressé d’annuler le contrat avec Honda, bien que le développement avait déjà commencé autour du bloc japonais, et il a fallu revoir l’intégralité du développement, une fois le moteur Ferrari obtenu.

"Le positionnement de la batterie n’est pas le même, son contrôle non plus, les places prévues dans la coque diffèrent également, l’empattement et la taille du réservoir changent, le concept de la boîte de vitesses également, et au total le concept général n’est plus le même".

Car utiliser le moteur Honda revenait à utiliser la boîte de vitesses de McLaren : "Et je savais à 99% que McLaren se séparerait de Honda, donc ça compliquait tout. Il faudra d’ailleurs qu’à terme nous fabriquions chez Sauber notre propre boîte de vitesses. Pour l’heure, c’est une faiblesse de notre système".

La force des négociations entreprises par Fred Vasseur avec Ferrari a été d’obtenir un moteur de l’année en cours pour 2018, et non plus le moteur de l’année d’avant. Pour lui, il était évident qu’un déficit de performance tel que celui subi en 2017 condamnait quasiment l’équipe à la dernière place.

"Au-delà d’un possible écart de performances entre les deux unités, il y a d’autres raisons à cela. Ne pas utiliser le moteur de l’année vous interdit les évolutions au cours de la saison, celles du moteur et celles du carburant. Ce sont des évolutions qu’il est impossible de reporter sur le moteur précédent".

"Et puis il y a une question de communication c’est-à-dire le message que vous envoyez à l’équipe. En l’occurrence : nous ne faisons pas tout ce qu’il faut pour la performance. Nous ne sommes pas la plus grosse équipe de la grille, et si de plus, on démarre avec un moteur de l’année précédente, en étant les seuls dans ce cas sur la grille, vraiment ça ne fait pas rêver, et ça ne motive pas".

La dernière étape dans le processus de changement pour Vasseur a été de passer un accord pour obtenir le soutien d’Alfa Romeo en tant que motoriste. En réalité, le Français a commencé à travailler sur cet accord deux jours après son arrivée chez Sauber, lors d’une réunion d’un groupe stratégie de l’équipe : "Nous avons évoqué Alfa Romeo, puis le lien qui pouvait se renforcer".

"Assez rapidement, nous avons entrevue la solution et ensuite, il a fallu plus de huit semaines de négociations. Elles ont paru longues, mais quand vous constatez que mi-juillet, vous annoncez que vous ne voulez plus du moteur Honda et que début décembre, il y a la présentation du projet Alfa Romeo, c’est finalement assez court".

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