Le Grand Prix de Belgique et celui de France seront-ils bientôt organisés en alternance, une année sur deux ? C’est bel et bien la volonté des autorités françaises, mais les autorités belges partagent-elles cette envie ou veulent-elles aller plus loin en lâchant ce Grand Prix qui coûte décidément très cher ?
"J’ai l’impression qu’il n’y a aucune volonté politique de maintenir le Grand Prix chaque année. L’alternance Belgique-France permet seulement de ne pas faire de remous dans la majorité (gouvernementale)," explique Pierre-Yves Jeholet, député du parlement wallon, dans les colonnes du journal belge L’Avenir. "Si le Grand Prix part un an sur deux, il partira ensuite pour de bon. Que pèserons-nous face à la France ? Nous sommes devant de l’immobilisme, de l’apathie, de la non-gestion qui devient de l’irresponsabilité. Il n’y a pas de scénario de la Région wallonne (encore moins de scénario bis), on a l’impression que c’est la France qui donne le ton. Cette majorité subit les choses."
Selon les autorités françaises, l’alternance entre la Belgique et la France est d’ores et déjà une chose entendue, mais en Belgique, personne ne semble au courant de telles négociations. Jean-Claude Marcourt a donc demandé à Etienne Davignon, le président de la société de gestion du circuit de Spa-Francorchamps, d’éclaircir la situation dans un délai de quatre à cinq semaines.
Si la Belgique devait perdre son Grand Prix au bénéfice de la France, ce ne serait pas une mauvaise affaire financière puisque cet événement a enregistré un déficit de 5,5 millions d’euros en 2011. Mais c’est peut-être le prix à payer pour que la Belgique ait une présence sur la scène internationale.
"Je ne suis pas fan de F1 et je ne vais pas au Grand Prix. Mais c’est le seul événement de dimension mondiale que nous avons en Wallonie, et même en Belgique. J’ai eu l’occasion de discuter avec des investisseurs asiatiques. Bruxelles, ils connaissent à peine. Mais Spa-Francorchamps, ça, ils connaissent tous," ajoute Pierre-Yves Jeholet.
Quant à Jean-Claude Marcourt, ministre de l’économie de la région wallonne, il se dit attaché au Grand Prix de Belgique mais pas au point de faire des chèques en blanc à Bernie Ecclestone. "Je suis attaché au Grand Prix, au circuit, mais pas à n’importe quel prix. La population ne comprendrait pas qu’on ne réduise pas l’empreinte budgétaire du Grand Prix."