Ce dimanche, le pilote Pierre Gasly, 21 ans, disputera son premier Grand Prix de Formule 1 à Kuala Lumpur. À quelques heures du grand saut, il livre ses sensations.
"Je suis super excité à l’idée de disputer mon premier grand prix en F1, super heureux. Je n’ai qu’une envie, c’est de démarrer, d’y être," dit-il au site officiel de Red Bull.
Il révèle qu’en fait "il était déjà prévu que je sois en Malaisie, en tant que troisième pilote. Mes vols étaient déjà bookés... Je savais aussi qu’il y avait des choses qui se passaient, mais je ne savais pas ce qui m’attendait concrètement. J’avais ma course en Super Formula dimanche dernier, j’ai donc fait le vol Tokyo-Malaisie lundi, et quand je suis arrivé en Malaisie j’ai reçu un premier message du team manager de Toro Rosso m’annonçant que j’allais sûrement rouler ce week-end. J’étais assez excité du coup, pas facile de s’endormir lundi soir (rires)."
La confirmation à 100% est arrivée "mardi matin".
"Quand j’ai eu la confirmation d’Helmut Marko, de Franz Tost, le patron de Toro Rosso, et de Graham Watson, le team manager de Toro Rosso. J’ai tout de suite appelé mes parents pour leur annoncer la nouvelle et les remercier pour tout ce qu’ils avaient fait pour moi. Ils ont vraiment tout donné, et il y a eu des moments où c’était compliqué. Ils ont tout fait pour que je puisse atteindre mon objectif et réaliser mon rêve. Au final, ça a payé."
Est-ce que, par rapport aux catégories dans lesquelles il s’est déjà exprimé, la Formule 1 est un step au-dessus en termes de danger, de risque ?
"Les monoplaces en général, c’est très dangereux, mais en F1, ça l’est encore plus à cause des vitesses qui sont plus élevées. Sur ce circuit de Sepang, on n’a pas les plus longues lignes droites, mais on peut monter à 330, 340 km/h, donc c’est sûr qu’à cette vitesse, ça peut devenir assez grave."
"Ce risque, la course, c’est ma vie. Je suis là où j’ai toujours voulu être, avec les meilleurs, au meilleur niveau de ce sport, et je suis très heureux de me lancer ce week-end."
"En termes de pilotage, tout va plus vite, ça demande donc plus au pilote. Mais après, surtout, on est au plus haut niveau, au top de la pyramide. Les 19 pilotes que j’aurai sur la grille avec moi sont les meilleurs dans cette discipline. Le niveau va être très très élevé... On parle de Hamilton, Alonso, Vettel, des pilotes avec beaucoup d’expérience, ça va donc être plus compliqué, forcément."
Qu’est-ce qui fait que, à 21 ans, il a réussi à atteindre le haut de cette pyramide selon lui ?
"C’est un mix de plusieurs choses. Sûrement un mix de talent et de beaucoup de travail. J’ai atteint un niveau où je suis devenu champion du monde en Formule 2 en me bagarrant avec des pilotes tous très talentueux, mais je pense que la différence est passée par le travail fourni, pendant les week-ends, pour essayer d’améliorer la voiture, le moindre petit détail. Je suis un perfectionniste, j’essaie de me concentrer sur tout pour améliorer la performance. Je suis aussi, disons, obsédé par les victoires, être au meilleur, donc j’essaie toujours de m’améliorer, et je pense que ça a fini par payer."
Cette exigence l’a obligé à sacrifier des choses, dans sa vie personnelle et d’adolescent.
"Forcément. Je suis parti à 13 ans de chez moi pour intégrer un « sport-études », assurer mes compétitions en kart et participer aux Championnats de France, d’Europe et du monde. C’est bien sûr un investissement personnel, dans la mesure où je n’ai pas la même vie que les gens de mon âge. Je n’ai pas le même mode de vie que mes amis. Il y a une certaine rigueur à avoir quand on est sportif de haut niveau. On ne sort pas en boîte tous les week-ends, il faut faire attention à la nutrition, il faut s’entraîner tous les jours, être sérieux. Mais je ne prends pas cela comme des sacrifices. C’est ce que j’aime faire, et ça m’apporte le bonheur d’être là où j’ai toujours eu envie d’être."
Malgré tout le travail fourni, quel a été le plus apporté par Red Bull depuis qu’ils l’accompagnent ?
"Ils apportent beaucoup de choses sur l’aspect physique, avec un gros suivi assuré par des coaches finlandais avec lesquels je bosse depuis quatre ans. Ça m’a beaucoup apporté sur le plan physique. J’ai aussi pu faire énormément de simulateur F1 pour me préparer. Je fais aussi des journées test en F1 depuis 2015. Si cette opportunité se présente aujourd’hui c’est parce que je fais partie de leur programme dédié aux jeunes pilotes, mais aussi du fait de mes résultats dans des catégories inférieures. Sans eux je ne serais pas là, et ils m’offrent aujourd’hui une belle opportunité de débuter ma carrière en F1."
"L’année dernière, après avoir gagné le Championnat du monde en Formule 2, je me sentais prêt pour la F1. Mais on m’a dit d’être patient, alors je me suis engagé en Super Formula au Japon, où je suis actuellement en bagarre pour le titre, à une course de la fin. Il faut aussi savoir relativiser, je n’ai que 21 ans, ça reste très jeune, et je n’ai donc pas attendu trop longtemps. Je n’ai attendu que neuf mois finalement."