Comment évaluez-vous la performance de Vitaly au Grand Prix d’Australie ?
GL : De première classe ! Vitaly n’a pas commis la moindre erreur de tout le week-end, ce qui est son objectif prioritaire de la saison. Son podium n’est pas le fruit de circonstances fortuites : il a battu les Ferrari et une Red Bull sans bavure. Nick n’a pas eu de chance, sa voiture a été très endommagée au premier tour. Mais il est fort.
Le résultat du Grand Prix d’Australie est aussi issu d’une performance d’ensemble. L’équipe devient-elle de plus en plus forte ?
GL : Aucun doute là-dessus. Nous avions obtenu un podium ici l’an dernier, mais celui-ci est encore plus fort. Vitaly l’a conquis de ses mains et notre voiture s’est montrée encore meilleure en course qu’en qualifications. Une grosse performance d’équipe a appuyé les efforts de Vitaly. Chacun a exécuté des pit stops propres et la stratégie nous a permis de griller Webber et de pointer notre nez devant Alonso. Je suis fier de tous.
Un désagrément dans ce week-end quand même ?
GL : Oui, un : ne pas avoir été sur place pour profiter du résultat !
Beaucoup de gens doutaient de votre choix cet hiver à propos de Vitaly…
GL : Eh bien, nous leur avons prouvé qu’ils avaient tort, non ? La Russie a toujours été une place forte du sport international : football, athlétisme et tant d’autres… Le seul chainon manquant jusqu’à maintenant était un pilote compétitif. Avec Vitaly, elle s’est maintenant trouvé un fantastique ambassadeur et nous sommes fiers de l’avoir soutenu.
Le podium d’hier va-t-il aussi apporter des retombées commerciales pour l’équipe ?
GL : Genii Capital et Mangrove Capital Partners sont proches de la Russie depuis longtemps. Quand Vitaly a accédé à la Formule 1, nous avions deux tâches importantes. La première consistait à faire de lui un pilote complet en l’espace de quelques mois. En l’absence d’essais en cours de saison et face à la pression de la course au plus haut niveau, ses progrès ont été remarquables. La seconde tâche était « d’initier » la Russie à la Formule 1. Ce qui a demandé beaucoup de pédagogie, toute une culture du sport à expliquer. Je suis heureux de dire que ces entreprises ont été couronnées de succès. Très peu de gens avaient une idée de ce sport quand Vitaly est arrivé sur la grille de départ. La saison dernière, les audiences télé en Russie ont doublé en huit mois. C’est plus qu’encourageant !
Cela se traduira-t-il par de nouveaux logos sur la voiture bientôt ?
GL : Vous le savez, quelques entreprises russes sont déjà des partenaires importants de Lotus Renault GP cette année. Je les crois ravies des possibilités et de la visibilité offertes par notre plate-forme. Je suis sûr que la performance de Vitaly à Melbourne va attirer encore de nouveaux partenaires, surtout parce que son résultat n’apparait pas comme un coup unique du à la chance. Je suis résolument optimiste.