De Silverstone à Budapest, la F1 quitte un circuit rapide pour visiter un tourniquet riche en virages à basse ou moyenne vitesse – ou comment passer d’un extrême à l’autre. Mais la transition est-elle aussi difficile que cela pour Romain Grosjean ?
« Non, vous revenez dans la voiture et vous retrouvez le rythme immédiatement. Je suis en F1 depuis quelques saisons et je connais tous les circuits, et les caractéristiques de chaque tracé. Ce n’est pas trop difficile. Je grimpe dans la voiture et je trouve mon rythme. »
Romain Grosjean n’a toutefois jamais couru en Hongrie avec ces monoplaces 2017 aussi rapides en courbes. Il s’attend à une expérience en grande partie renouvelée à Budapest.
« Oui, probablement, ce pourrait être un gros changement. Dans le secteur 2, on va voler. Les deux derniers virages vont être beaucoup plus rapides que par le passé. Je crois que la course sera très différente. Cela dit, dépasser ici pourrait être un peu difficile. »
« Maintenant, tout est différent, les voitures sont beaucoup plus rapides. Donc oui, vous changez votre approche. Après avoir disputé 10 courses cette année dans cette voiture, nous savons où sont les limites. »
Les pneus seront, plus encore que de coutume, la clef en qualifications comme en course, confirme Romain Grosjean. D’autant plus qu’il fera chaud dans la capitale hongroise, ce qui ne devrait pas aider les pilotes pour l’usure pneumatique…
« Ce sera notre priorité numéro 1 : faire fonctionner les pneus et analyser leur dégradation, qui pourrait être élevée sur certains composés. Si nous avons de l’adhérence, nous signerons des bons temps. Faire fonctionner un pneu dans sa bonne fenêtre, c’est un point qu’il nous faut améliorer. Clairement, c’est très compliqué, et nous n’avons pas toutes les clefs. C’est décisif, partout. Vous pouvez être super-rapide ou super-lent, tout est une question de savoir si vous êtes dans la bonne fenêtre. Vous devez travailler très dur pour ce faire. »
Romain Grosjean a fini trois fois dans le top 10 en Hongrie, et est même grimpé sur le podium à une reprise. Pourquoi donc ce circuit lui sourit ?
« C’est difficile à expliquer. J’ai toujours un bon feeling ici. J’ai toujours aimé la piste. Avant, elle était bosselée, mais la piste a été resurfacée l’an dernier. C’est un circuit à faible vitesse. Le comportement de la voiture est important et j’ai été chanceux d’avoir des voitures qui fonctionnaient bien dans ce domaine ces années-là. »
Même avec les fortes chaleurs, et sur une piste exigeante où il n’y pas pratiquement pas de lignes droites pour souffler un peu, l’ancien pilote Lotus s’attend à un défi physique, mais parfaitement abordable.
« Il peut faire très chaud à Budapest. Ce n’est pas une course facile, mais il n’y a pas beaucoup de virages à haute vitesse, donc il s’agit surtout de rester concentré tout le long. Peu importe, nous sommes toujours préparés physiquement. Il va faire chaud, mais c’est bon. Je pense que notre niveau physique est plus un facteur important sur des circuits comme Silverstone, ou en Autriche, en Malaisie ou au Japon. Les circuits plus lents peuvent être plus rudes, mais maintenant, le corps y est habitué. »
Les qualifications seront plus décisives que de coutume, étant donné qu’il est encore plus difficile de doubler cette année avec les nouvelles F1. Et le tracé hongrois est très étroit de surcroît ! Mais Romain Grosjean y a déjà réalisé un dépassement fameux qu’il nous raconte…
« Pour être honnête, j’ai fait l’un des meilleurs dépassements de ma vie ici en 2013, à l’extérieur, au virage 4, sur Felipe Massa. J’ai reçu un drive-through pour être sorti de la piste avec les quatre roues. Peu importe. C’était l’un des plus beaux dépassements jamais réalisés ! Ce qui le rend encore plus gratifiant, même avec la pénalité, c’est qu’il est arrivé à un virage où personne ne s’attend à ce que vous dépassiez. C’était un dépassement à l’extérieur sur un virage à haute vitesse. Je pense que la pénalité était discutable, mais j’ai simplement pris du plaisir. C’était un moment-clef dans ma course pour essayer de gagner. J’ai vraiment dû pousser dur et j’ai vraiment pris du plaisir dans cette manœuvre. »
Le Grand Prix de Hongrie, juste avant la trêve estivale, marque officiellement le début de la deuxième moitié de saison. Quel bilan d’étape Romain Grosjean tirerait-il ?
« Il n’est jamais facile de regarder en arrière quand vous êtes au milieu de la saison. Je pense que les résultats parlent d’eux-mêmes. Nous avons déjà marqué autant de points que lors de notre première saison, et nous avons été très compétitifs sur beaucoup de circuits différents. Nous avons été en Q3 de nombreuses fois. C’est une étape importante par rapport à l’an dernier. Mais nous en voulons toujours plus. Comme Gene Haas a l’habitude de dire, il n’y a pas de mauvaise équipe en F1. C’est simplement une bataille permanente pour être meilleur que les autres. »