Après avoir été officiellement rejoint par le Mexicain Esteban Gutiérrez dans l’écurie Haas qui s’apprête à prendre part au championnat du monde de F1 2016, Romain Grosjean est revenu sur le timing de sa propre annonce dans l’équipe Américaine et l’intérêt du défi qui se présentera à lui.
« Si Renault était revenue en janvier, février ou même juillet, en tout cas avant la pause estivale, je serais probablement resté avec eux. Mais juste avant Monza, j’ai reçu un appel de Günther Steiner et Gene Haas, qui m’ont expliqué leur projet et fait une offre. Ça avait l’air super et ce n’est pas parce que Renault n’a pas racheté Lotus que j’ai rejoint Haas en tant que solution de secours. Je me suis dit ‘hé, ça pourrait être intéressant !’. Je les ai ensuite rencontrés un soir et nous nous sommes mis d’accord. »
« Il s’agit souvent de gérer sa carrière en F1, et le mieux pour moi est de rejoindre Haas afin d’ajouter une nouvelle expérience à mon CV. Gene Haas a décroché deux fois le titre en NASCAR au cours des quatre dernières années. Et en Formule 1, il a scellé un partenariat avec Ferrari, probablement l’équipe la plus célèbre au monde. Sachant cela, les rejoindre était très attirant. »
Le malheur des uns fait le bonheur des autres dit-on, et Grosjean délaisse donc Lotus, sa compagne de route depuis des années.
« Ce fut une relation intense, et ce dès le début : en 2009, j’avais été renvoyé avant de revenir, me planter un certain nombre de fois puis de disputer une bonne année. La terrible saison 2014 est ensuite arrivée, avant de remonter sur le podium de Spa. Je leur ai beaucoup donné, et c’est réciproque, pendant 10 ans. Mais c’est bien d’ouvrir un nouveau chapitre maintenant. Comme je l’ai dit, il y a toujours moyen de revenir, et devenir champion du monde avec Enstone serait vraiment particulier. Ce n’est pas le cas pour le moment, mais on ne sait jamais. »
Si Grosjean rêve évidemment toujours d’un titre mondial, rejoindre une toute nouvelle équipe peut paraître hasardeux.
« C’est une nouvelle équipe sans l’être véritablement, puisqu’ils ont été voir Ferrari pour leur acheter autant de pièces que possible. Je sais que je ne décrocherai pas le titre cette année ni la suivante, mais peut-être plus tard. Pour ça, il nous faut aller en piste et gravir les échelons : les dix premiers, puis les cinq premiers, le podium puis la victoire. J’aiderai l’équipe à s’acclimater et à inscrire des points et ensuite qui sait, peut-être aurai-je une offre de la part d’une équipe capable de remporter le championnat. Tout est question d’opportunités. »