Si terminer dans les points au volant de sa Haas VF-16 sera déjà une belle victoire cette année, Romain Grosjean voit son départ de Lotus pour l’équipe américaine comme une marche franchie vers le sommet. Et bien que ladite Lotus ait été rachetée par Renault et dispose dorénavant d’énormes ressources, pas de regrets pour le Français.
« C’est ma meilleure chance pour être champion du monde un jour, affirme ainsi Grosjean à Reuters. L’expérience est nouvelle pour moi et je peux en apprendre et me préparer davantage. Il faut la meilleure voiture pour être titré, alors est-ce que ce sera avec Haas un jour ? Avec une autre équipe ? Je ne sais pas. »
Après avoir passé toute sa carrière en Formule 1 chez Renault-Lotus, Grosjean a estimé qu’il avait besoin de vivre une aventure nouvelle. Et Haas, que beaucoup considèrent comme l’équipe bis de Ferrari, est arrivée à point nommé.
« Sur les réseaux sociaux, on pouvait lire ‘ah, Grosjean a signé avec Haas, et il doit donc déjà avoir un contrat avec Ferrari en poche’. Mais c’est complètement faux. Depuis que j’ai 5 ans, je veux piloter pour Ferrari. Mais je n’ai aucune idée de si ça arrivera un jour. Ce serait un rêve mais je pense qu’actuellement, je vis quelque chose d’unique. Emmener une nouvelle équipe aussi proche que possible des meilleures serait un accomplissement. »
La porte n’est pas non plus fermée à un éventuel retour chez Renault, mais le Français compte bien profiter au maximum de son passage chez Haas : « je veux être le pilote que tout le monde acclame quand on se rend aux États-Unis parce qu’il a hissé le drapeau américain tout en haut. Et puis, on ne vit qu’une fois. »
« Je pense que nous pourrons potentiellement figurer dans les points en début de saison. De là, il nous faudra ensuite viser les 5 premières place, puis le podium et la victoire. C’est un long processus qui prendra je ne sais combien de temps, mais je pense que nous avons les ressources pour suivre grosso modo ce plan. »
Malgré 83 Grands Prix et 10 podiums, la carrière de Grosjean n’a pas été de tout repos : après un apprentissage difficile qui lui avait valu le surnom de ‘cinglé du premier tour’ par Mark Webber en 2012, le Français avait ensuite pu bénéficier d’une Lotus très performante avant de déchanter en 2014 puis de remonter la pente au sein d’une écurie presque sans le sou.
« Je pense que chaque expérience vous rend plus fort. Accidents, podiums, difficultés financières dans l’équipe… mais maintenant, je suis prêt à vivre une nouvelle aventure et je tâcherai de guider l’équipe du mieux possible. »