Romain Grosjean a retrouvé le podium sur le circuit de Spa-Francorchamps, alors que son équipe traverse des moments difficiles hors piste.
Le Français admet avoir ressenti beaucoup d’émotions, notamment en fin de course, quand il a su que le podium était enfin pour lui.
"C’était un week-end extraordinaire et incroyable. On a fait une belle qualification hier. On avait une pénalité sur la grille, ça a rendu la course plus difficile mais aussi beaucoup plus excitante. Je me battais avec Vettel à la fin. Ils étaient partis sur une stratégie extrêmement agressive. Dommage pour lui, son pneu a éclaté à la fin. J’ai évité les débris et je me suis retrouvé troisième. Pendant le dernier tour, j’ai souffert, je pleurais, je n’y voyais plus rien," révèle-t-il, cité par RMC Sport.
"On a enchainé 31 courses sans podium, c’est long. Honnêtement, c’est difficile à réaliser. J’ai envie de me donner une grande baffe pour comprendre ce qu’il se passe. C’est pour l’équipe, pour les mécanos, pour moi, pour tout le travail qui a été fait. Effectivement, il y a des problèmes autour mais on sait toujours sortir des performances incroyables à certains moments. Aujourd’hui, je n’ai qu’une envie, c’est de rentrer à la maison, prendre mes deux bouts-de-chou et ma femme dans les bras, leur dire que je les aime et qu’ils me regardent en disant : ’Papa a bien conduit la voiture’."
Grosjean admet que sans l’explosion du pneu de Vettel, il lui aurait été difficile de doubler l’Allemand avant la fin de la course.
"J’imagine qu’ils sont remontés contre Pirelli. J’ai de la chance qu’il ne parte pas en tête en queue parce que j’étais juste derrière avec le DRS ouvert. C’était très chaud. Faire plus de 21 tours avec les pneus, c’était tendu. Effectivement, ça m’arrange de gagner une position comme ça et de monter sur le podium. Il ne restait que deux tours pour aller chercher la 3e place."
"C’était serré, je me battais, je donnais tout, mes pneus commençaient aussi à être un peu en souffrance. Je roulais depuis plus de 20 tours avec, ce n’était pas simple. J’attendais la faute, il commençait à en faire un peu à droite, à gauche. J’attaquais et on avait gardé les deux derniers tours avec la puissance maximale du moteur pour essayer d’y aller et tout donner."
Le Français a toutefois multiplié les dépassements en course. Par deux fois il a dépassé Valtteri Bottas mais il a aussi réussi à passer Daniel Ricciardo et le "très rapide en ligne droite", Sergio Perez.
"C’est toujours chaud un dépassement. Je me suis fait une grosse frayeur derrière Bottas. On a joué avec les stratégies et avec le maximum de puissance qu’on avait dans le moteur. Je freinais très tard dans le virage 5 pour faire l’extérieur à chaque fois. C’était beau. C’était une très belle course. Je ne sais pas comment l’expliquer. C’était juste un beau feeling, une bonne journée, une bonne voiture, un bon arrêt aux stands. La safety car est entrée au moment où on voulait s’arrêter pour changer les pneus. Tout a été à merveille."
Grosjean est-il prêt à remettre ça sur un circuit encore plus rapide, Monza, qui conviendra bien à sa Lotus Mercedes ?
"Monza, c’est encore différent. Il faut attendre de voir ce qu’on aura là-bas, sur ce Grand Prix qui sort du lot. En termes de puissance, on est extrêmement bon. Est-ce qu’on sera aussi performant ? Je ne sais mais là, on va célébrer un podium que personne n’attendait."