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Grosjean : Singapour, c’est bien quand... c’est fini !

Un Grand Prix très dur pour les pilotes

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Romain Grosjean adore Singapour mais admet qu’en finir avec ce Grand Prix est un vrai soulagement... pour son corps. La chaleur et l’humidité mettent les organismes des pilotes de F1 à rude épreuve, comme il l’évoque dans sa dernière chronique.

"Il y a quelque chose de bien, ce matin, c’est que Singapour, c’est fini. On y reviendra dans un an avec cette même envie de revivre cela. Mais en sachant qu’il va nous faire mal," déclare le pilote Lotus dans son dernier carnet de pistes.

"Pour nous, ce Grand Prix est un peu spécial. Et pas seulement parce qu’il se déroule de nuit. Il est magique. Hors norme. Mais il a un prix. Ce tracé, pour les pilotes, est très exigeant. Avant la course, on essaie de ne pas y penser. Comme pour un marathon, on sait qu’on va souffrir. Mais aussi s’y faire plaisir."

Grosjean révèle qu’il a perdu plusieurs kilos en l’espace de deux heures

"Physiquement, il vous épuise, il vous ruine, il vous essore. Cette année encore, j’ai perdu quatre kilos en deux heures. Pour un poids plume de 66 kg, ce n’est pas rien ! Mais là où cela touche le plus, c’est dans la concentration. Il faut rester vigilant pendant cent vingt minutes. C’est douloureux mentalement. Et cela ne s’arrête jamais."

""L’exercice est répétitif : l’œil cherche en permanence un point de freinage, un point de corde, un point de sortie. C’est un peu comme jouer à la console pendant deux heures. Ça finit par vous prendre de l’influx. Pendant la course, l’adrénaline aide à tenir. J’ai d’ailleurs mes petits trucs. Pendant la plus longue ligne droite, après le virage 5, je me force à souffler un coup, à reprendre ma respiration. Les bips me guident pour les montées de rapport. Je le fais automatiquement. C’est le seul moment où je peux me permettre de penser un peu à moi."

La délivrance, c’est évidemment la fin de la course.

"Une fois le drapeau à damier passé, en revanche, la tension enfin se relâche. Le pilote redevient un homme. Lorsqu’on descend de voiture, on a souvent le visage livide, les yeux un peu dans le vide, les jambes faibles, presque flageolantes. Devant les caméras et les micros, il faut parfois un peu de temps pour trouver ses mots et retrouver ses esprits."

"Singapour est vraiment spécial. Ce Grand Prix nous fait mal, mais je crois qu’on l’aime tous beaucoup. Et c’est aussi un peu pour cela qu’on l’apprécie tant. Car pour nous, compétiteurs, il nous pousse vraiment à la limite, ce qu’on adore. Pendant un an, je ne parlerai plus de Singapour, mais quand viendra l’heure de revenir ici, je serai encore tout excité de voir où se situent mes limites."

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