A la fin de l’année 2015, Romain Grosjean prit la décision de quitter une équipe Lotus en décomposition financière, pour rejoindre Haas. Dès son premier Grand Prix, le Français entrait de belle manière dans les points avec sa nouvelle monoplace. Si la suite de la saison fut plus erratique, Haas réussit quoi qu’il en soit là où Caterham, Marussia ou HRT avaient échoué : se hisser dès le début dans le milieu du peloton.
Après deux années passées chez Haas, Romain Grosjean juge « incroyable » la réussite de sa nouvelle équipe.
« Quand je suis arrivé chez Haas j’étais au courant de leur idée de partenariat avec Ferrari, qui nous fournirait la boite de vitesses, la suspension, le moteur, le système hydraulique. Je me suis dit, OK, si nous avons tout cela – ce sont probablement les meilleures pièces au monde – nous devons nous concentrer pour faire notre propre châssis et notre propre aérodynamique. J’ai rencontré quelques membres du personnel affecté à l’aérodynamique et ils comprenaient bien ce que les pilotes voulaient. »
« Je savais qu’il y aurait des moments où nous ne tirerions pas le meilleur de la voiture, mais je savais aussi qu’il y aurait des courses où notre performance pourrait être incroyable. »
« C’était un défi formidable et une grande inconnue… mais ce que Haas a réussi en deux ans et demi et incroyable, c’est du jamais vu en F1. Notre courbe de progression est impressionnante. »
Les progrès de Haas sont incontestables : en 2016, l’équipe n’avait fini que cinq fois dans les points ; en 2017, treize top 10 ont été signés ; cette année, Haas pourrait se mêler à la lutte pour devenir la 4e force au classement des constructeurs, à la grande satisfaction de Romain Grosjean.
« Aujourd’hui Ferrari, Mercedes et Red Bull ont des ressources immenses et 500 ou 600 employés. Et nous nous battons contre eux, nous traçons notre propre route. D’ores et déjà, c’est une réussite en soi ; et si nous pouvons garder le même rythme de développement et élever notre de jeu par rapport à ces équipes, ce serait assez impressionnant. »
En dépit d’un début de saison frustrant sur le plan personnel, le Français prend-t-il plus de plaisir que jamais chez Haas ?
« Oui, je le pense. L’ambiance au sein de l’équipe est incroyable, la voiture est rapide et nous nous battons à l’avant. Bien sûr nous voudrions nous battre pour une victoire, pour un peu plus, mais je prends du plaisir. »
Le plaisir peut néanmoins cohabiter avec de profonds regrets, comme à Melbourne : en raison de deux mauvais changements de roue, l’équipe a manqué de marquer 22 points…
« Tout le monde était triste et nous avons manqué un résultat exceptionnel pour l’équipe. Mais ma philosophie était de me dire ‘Je préfère abandonner quand je suis 4e ou 5e plutôt que de finir chaque course à la 18e place, car alors ce serait sacrément ennuyeux…’. Nous avions pris du plaisir en nous battant contre Red Bull, nous nous battions à l’avant. C’est dommage, mais si la voiture est aussi bonne, nous pourrons répéter cela chaque week-end, et alors, nous pourrons oublier Melbourne. »
En dépit de ce potentiel, Haas n’a marqué que 11 points pour le moment au classement des constructeurs, tandis que Renault et McLaren ont fait le trou. Mais Romain Grosjean demeure confiant.
« Cette année, la voiture est très rapide. Je crois que nous avons une très bonne base de départ, un très bon package et nous pouvons très bien faire. »