Julien Simon-Chautemps est le nouvel ingénieur de course de Romain Grosjean cette année. Diplômé de l’école IPSA, il a monté une à une les marches de l’escalier qui mène à la Formule 1.
Le Français, qui est passé par le Rallye, le GT, l’ALMS, l’Australian V8 Supercars, en plus des formules monoplaces traditionnelles, a été interviewé par Nice Matin.
"Cette année, je suis en charge d’une équipe de quatre ingénieurs et d’un groupe de cinq mécaniciens attachés à la voiture de Romain Grosjean. C’est un pilote très, très talentueux, c’est clair. Comme tous les sportifs de haut niveau, il faut le canaliser et faire en sorte qu’il soit à 100 %. Pour cela, il faut bien l’entourer, le rassurer, ne pas hésiter à le complimenter, etc," dit-il.
"Romain est quelqu’un de très chaleureux. On s’est connus dès la Formule 3 et on a fait quasiment la même carrière, chacun dans son job. C’est un des pilotes les plus talentueux du paddock. Il est très facile à travailler. Mais comme tous les pilotes, il sait aussi ce qu’il veut donc ce n’est pas un mouton."
"Mon rôle, c’est aussi de lui dire : « Si tu fais ça, tu vas aller plus vite. » Car à la fin, le but du jeu, c’est toujours d’aller plus vite ! Il est très compétent techniquement et, ça, c’est très différent d’autres pilotes avec lesquels j’ai pu travailler... Il comprend beaucoup la voiture."
Simon-Chautemps a donc élargi son rôle et ne compte pas en rester là.
"En devenant ingénieur de course, il y a le côté technique, mais la part de psychologie est tout aussi, voire beaucoup plus importante. Dans mon précédent rôle, j’étais concentré à fond sur la technique alors que là, je dois gérer de l’humain."
"La suite ? J’aimerais beaucoup m’accomplir dans un rôle comme celui d’Eric Boullier (également diplômé de l’IPSA en 1999), pour gérer une écurie. Je suis quelqu’un de plutôt ambitieux, donc je ne vais pas me cantonner à ce rôle toute ma vie. On verra bien !"
Lorsqu’on demande au Français s’il pense que son pilote est satisfait, il répond.
"Je pense qu’il est très content de voir qu’avec les moyens qu’on a, qui sont clairement limités, on arrive quand même à être quatrièmes du championnat. Alors qu’on bosse avec un tiers, voire un cinquième ou un sixième du budget de teams comme Ferrari..."
"On sait très bien ce qu’on pourrait faire avec davantage d’argent. Et c’est ce que j’expliquais récemment à Romain. Il y a deux solutions dans ce cas-là : ou tu te mets à pleurer dans ton coin en disant c’est dégueulasse, ou tu baisses la tête et tu essaies de faire mieux pour dépasser tes objectifs. Lotus a toujours été un team réputé pour faire mieux que ses moyens."