La nouvelle équipe Haas F1 a une approche innovante de la Formule 1, avec une association poussée à son maximum avec Ferrari. Son propriétaire, Gene Haas, a toutefois dû faire des concessions et revenir sur son plan initial qui était de tout faire aux Etats-Unis.
"Notre premier plan était d’utiliser notre nouvelle usine à Kannapolis, en Caroline du Nord, à son maximum. Nous voulions dessiner et construire les voitures dans une seule usine, comme le font les autres équipes," commence Haas.
"Mais il est devenu rapidement très clair qu’il y avait une meilleure façon de faire les choses, et c’est pourquoi nos avons racheté l’usine de Banbury de Marussia en Angleterre et que nous avons mis en place des accords avec Dallara et Ferrari."
"C’est vrai, c’est un retournement de situation à 180° par rapport à ce que nous avions prévu de faire à Kannapolis. Mais ce que nous faisons a du sens. Nous ne sommes pas là pour prouver qu’on peut faire des choses ici ou là. Nous sommes là pour faire courir des voitures."
Le premier accord important de Haas a été signé avec Ferrari. Mais pourquoi la Scuderia ?
"Je croyais que c’était Ferrari qui nous avait choisi ! La question est plutôt de savoir pourquoi Ferrari a bien voulu être notre partenaire. Je ne sais pas vraiment, je ne connais pas leurs raisons à 100%. Mais Bernie Ecclestone a toujours poussé les grandes équipes à aider les plus petites. Et Ferrari a vu qu’elle pouvait nous aider et a constaté que nous avions certainement une approche un peu plus sérieuse de la F1 que d’autres. Ferrari y voit certainement des bénéfices aussi, probablement pour le marché américain."
En ce qui concerne l’achat de pièces à une autre équipe, Ferrari, l’approche n’a pas changé.
"Quand on y repense, cela n’a rien de nouveau. A part quelques équipes, tout le monde doit acheter son moteur ailleurs, et la plupart achète aussi la boîte de vitesses qui va avec. Les freins sont fournis par deux ou trois sociétés, les pneus par une autre. Finalement, tout le monde finit par acheter des choses ailleurs."
"Est-ce qu’on peut dire que c’est une voiture client pour autant ? La limite est toujours difficile à établir. Ce débat remonte jusqu’aux années 60 et 70 lorsque tout le monde avait une Lola avec un moteur Cosworth."
"Quoi qu’il en soit, le concept d’équipe cliente qui devait arriver n’a pas été approuvé. C’était notre plan au départ, nous cherchons donc à minimiser tout ce qui doit être produit par nous-mêmes."
Manor semble copier l’approche de Haas, puisque deux accords ont été signés avec Mercedes et Williams.
"C’est vrai, ils ont signé avec Mercedes pour le moteur et Williams pour la boîte et la suspension. Il est impossible de concevoir une boîte de vitesses comme ça, quand on change de moteur d’une année à l’autre. Cela prendrait des années, des milliers d’heures au moins. C’est pour cela qu’il est plus facile d’acheter certaines pièces."
Haas confirme enfin qu’il disposera aussi de nombreuses pièces de la future Ferrari et non celles de la Ferrari de cette année.
"Nous aurons le moteur 2016 mais pas seulement. Nous aurons aussi la transmission, la suspension, les amortisseurs, beaucoup de pièces... de 2016. Ferrari a besoin de temps pour produire tout ça. Pour un moteur, il faut jusqu’à 6 mois. C’est pour cela que Ferrari ne pourrait fournir qu’un moteur 2015 à Toro Rosso si la rumeur venait à se vérifier."