Lewis Hamilton se sent libre ! C’est par ces mots qu’il a commencé son interview avec la presse avant d’aborder le Grand Prix d’Espagne ce week-end à Barcelone. Le pilote britannique a admis que la pression subie par son père et par Ron Dennis l’ont beaucoup fait souffrir ces dernières années et qu’il n’était parfois plus lui-même.
"Il y a définitivement des parallèles entre eux. Ils ont des personnalités très, très similaires," déclare Hamilton.
"Tous les deux sont très ambitieux, ce sont des hommes de pouvoir, très forts. Mon père est vraiment le chef de toute ma famille. Tout le monde se réfère à lui. Il est comme le Parrain. Chez McLaren, c’est Ron le Parrain. Et le pouvoir qui vient avec. Je ne sais pas si c’est de la peur mais il y a vraiment des similitudes."
Hamilton précise sa pensée. "J’ai été dans un environnement très contrôlé, aussi loin que je puisse m’en souvenir. Ce n’est pas que lors des deux dernières années chez McLaren que tout est parti de travers. Maintenant plus personne ne me contrôle. Après m’être libéré de mon père je me suis libéré de Ron."
"Je suis maintenant ma propre destinée. J’ai évidemment des patrons chez Mercedes, il y a Ross Brawn, Toto Wolff et Niki Lauda. Mais j’ai reçu une bonne éducation, une bonne morale et je sais être respectueux. Le fait est que maintenant, enfin, je peux prendre mes propres décisions. C’est ce que j’ai toujours voulu, je suis plus heureux, je peux faire des choses sans avoir à en référer à quelqu’un."
Hamilton est gêné lorsqu’on lui demande des exemples de ce qu’il a pu subir. "Je ne veux pas entrer dans les détails parce que les choses sont apaisées avec mon père maintenant. Disons qu’avant, lorsque je prenais une décision, j’étais toujours inquiet de savoir si j’allais avoir raison ou tort. C’est comme cela que j’ai été élevé, avec cette pression que je n’ai plus maintenant. Maintenant je peux parler à mon père normalement et lui dire ’Tiens j’ai fait ci ou j’ai acheté cette voiture, si tu venais la voir’. Avant il n’y avait pas ce lien entre nous, jamais."
Il admet que ses relations avec Ron Dennis et son père ont joué négativement sur ses dernières années de carrière.
"C’était un manque d’énergie et de motivation. Comme une dépression, sans en être une. Cela vous sape votre énergie et votre envie de faire les choses. Vous ne pouvez plus vous concentrer. A un moment je pilotais et je me crashais sans raison. Je n’étais pas dedans. Et en F1 il faut être à 100% tout le temps, il n’y a pas le temps de penser à autre chose."
Hamilton s’est alors créé une carapace. "Pour survivre ! Tout cela m’a amené à un point où je me foutais de ce que les gens me disaient."
"J’ai eu une expérience particulière avec quelqu’un qui me disait des choses qui m’affectaient vraiment. Il y a trois ans. Des tonnes de choses. Ce n’était pas fait pour m’aider et malheureusement cela m’a vraiment affecté. Maintenant je ne supporte plus ça," révèle-t-il, ne confirmant pas et n’infirmant pas non plus qu’il s’agissait de son père.
Finalement tout cela explique son choix de venir chez Mercedes. "Ce n’était pas pour l’argent. McLaren offrait plus. Mercedes était l’option la plus risquée mais je voulais l’essayer. Je sentais qu’il était enfin temps de partir de la maison. Je ne voulais plus rester dans cet environnement. Maintenant je dois construire de nouvelles relations, il n’y a plus de temps pour faire des erreurs. Tout dépend de moi maintenant."