Lewis Hamilton et son ingénieur de course vont probablement avoir des conversations constructives ces prochains jours. Durant la course, dimanche dernier à Bahreïn, le pilote anglais a paru agacé de ne pas recevoir assez d’informations sur la stratégie de ses adversaires, comme sur le rythme qu’il devait suivre. Il n’a peut-être pas ainsi poussé aussi fort que prévu durant le Grand Prix.
« Quand vous essayez de rattraper un pilote qui a 25 secondes d’avance [Sebastian Vettel], savoir exactement ce qu’il faut faire pour ne pas tuer vos pneus, afin d’être toujours en mesure de rattraper votre poursuivant à la fin, c’est difficile. C’était juste difficile de savoir à quel point je pouvais pousser sur mes pneus au début des relais » explique aujourd’hui un Lewis Hamilton plutôt agacé.
Il faut dire que le muret des stands, chez Mercedes, n’était pas dans une situation optimale. La stratégie de Sebastian Vettel, à un seul arrêt, a pris au dépourvu les stratégistes de l’écurie allemande.
« A un moment j’ai compris que Ferrari allait faire deux arrêts » commente Hamilton, « et qu’elles ne feraient en aucun cas un seul arrêt en course. Étant donné ces informations, je devais économiser mes pneus : ainsi, quand Sebastian Vettel serait revenu sur moi en fin d’épreuve, j’aurais toujours pu me battre. »
Un problème de microphone a en réalité handicapé la communication de Mercedes. Après le problème de boîte de vitesses rencontré à Melbourne, c’est un autre (léger) souci de fiabilité qui a touché l’écurie allemande.
« La radio ne fonctionnait pas comme il faut » confirme Lewis Hamilton. « Durant la course j’ai donc connu des moments frustrants, où ils ne pouvaient pas m’entendre. Je pouvais les entendre, mais ils ne cessaient de me dire ‘On ne peut pas t’entendre’. Dans la chaleur du moment c’est difficile de savoir quelle information il vous faut communiquer. Et quand vous essayez de donner votre feedback à la sortie d’un virage, vous oubliez de prendre la trajectoire parfaite. »
Cette mésentente est un nouveau raté sur le plan stratégique entre Lewis Hamilton et Mercedes : déjà à Melbourne, une mauvaise gestion de la voiture de sécurité virtuelle avait offert la victoire sur un plateau à Sebastian Vettel.
« Les écarts sont très marginaux aujourd’hui » commente Lewis Hamilton. « Par conséquent, l’importance des communications en est rehaussée. Ce genre de petites choses peut faire la différence, peut nous coûter sept points ou non. Dans ce genre de courses, nous ne pouvons nous permettre de perdre face à Ferrari. Nous aurions dû gagner à Bahreïn. Et en raison de nos difficultés opérationnelles et communicationnelles, nous l’avons perdu. »
Lewis Hamilton va désormais calmement faire le point avec Peter ’Bono’ Bonnington, son ingénieur de course, en vue du prochain Grand Prix de Chine.
« Nous allons nous asseoir et discuter pour essayer de travailler sur les points à améliorer, et je n’ai aucun doute sur le fait que nous allons nous améliorer. Des pilotes différents donnent des retours d’expérience différents. Je n’en ai pas une tonne de mon côté. Parfois, il vous en faut plus. Je ne veux pas qu’on me parle tout le temps, quand ce n’est pas nécessaire. Il faut travailler pour trouver un juste équilibre fonctionnant au mieux. »