Selon un poncif en vigueur dans le paddock, Lewis Hamilton est à chaque week-end de course « raisonnablement optimiste ». Le triple champion du monde, en dépit de son statut, ne vise pas trop à haut à chaque Grand Prix pour éviter d’être déçu. L’Anglais avait certes de quoi être pessimiste avant de prendre le départ en Belgique, dimanche prochain, de la dernière ligne. Il a pourtant réussi à grimper sur le podium, prenant de court tous les observateurs, et lui-même en personne.
« Généralement, j’essaie de ne pas avoir de grandes espérances. Donc chaque fois que nous arrivons à une course, les gens me disent : ‘Qu’espérez-vous ?’ et honnêtement j’essaie de ne rien espérer parce que vous serez alors inévitablement déçu. Nous nous préparions pour espérer obtenir quelques points, mais je pensais peut-être abandonner [dimanche]. »
« J’étais vraiment miné, mais j’ai senti que quoi qu’il devait arriver aujourd’hui, c’était ainsi, et depuis la dernière course j’ai le même nombre de moteurs, plus que d’autres même, désormais. »
Une telle approche n’est pas nouvelle dans le mental de Lewis Hamilton. « Je pense que ça a toujours été comme ça. Aussi loin que je peux me rappeler, j’ai toujours été comme ça : ne pas attendre trop. C’est comme le jour de Noël. Je n’attends jamais rien, et ensuite quand vous trouvez que vous avez quelques cadeaux de gens sympathiques, des gens qui vous aiment, c’est une surprise. Si c’est Noël et que vous vous attendez à quelque chose, alors, à un certain moment, vous allez être déçu d’avoir des lacets de chaussure au lieu d’une voiture. Donc, c’est juste ma nature. »
Il va sans dire que derrière la façade des mots, il faut ne pas perdre de vue que Lewis Hamilton, actuel leader du championnat du monde, serait sans doute extrêmement déçu de ne pas remporter cette année un quatrième titre mondial et de céder sa couronne à son rival, Nico Rosberg.