Sur le podium du dernier Grand Prix d’Italie, devant la foule rouge qui supportait la Scuderia, Lewis Hamilton a été copieusement sifflé par le public qui avait envahi la ligne de départ.
Il faut dire que les tifosi n’ont pas pardonné au pilote Mercedes l’accrochage au départ de la course, qui avait fait partir Sebastian Vettel en tête-à-queue. Les commissaires avaient décidé de ne pas sanctionner Lewis Hamilton (à raison selon l’avis général), ce qui n’a pas bien sûr pas satisfait les fans de la Scuderia.
Siffler un pilote de F1 est cependant un comportement peu courant, si bien que l’attitude des tifosi a fait réagir dans le paddock.
« Tout fan a le droit de faire part de son opinion à propos des différents pilotes, des différentes équipes » commente pour sa part, plutôt compréhensif, Valtteri Bottas, 3e du Grand Prix. « Tout le monde peut exprimer ses propres préférences, supporter l’équipe de son choix. Bien sûr, tout le monde a ce droit. »
« Quand vous êtes sifflé, ce n’est pas aussi sympathique que quand l’on scande votre nom. Mais pour les sportifs qui ont le bon état d’esprit, nous pouvons faire de ces expériences négatives une force, donc à la fin, si vous gérez bien cette situation, vous pouvez vraiment l’utiliser comme une source d’énergie supplémentaire. »
Principal objet de la fureur des fans italiens, Lewis Hamilton s’est montré relativement tolérant.
« Je pense que c’est acceptable. On le fait dans chaque sport. Si je suis vraiment honnête, je ne le comprends juste pas, parce que je n’ai jamais… J’ai assisté à des matchs de football, de NFL, de basket, de rugby, et je n’ai jamais sifflé une équipe adverse, même si elle gagnait contre mon équipe. Et aucun de mes amis ne l’a fait non plus. Donc je n’ai pas cet état d’esprit. Cela arrive dans tous les sports. Dans le foot, et probablement en F1, plus que je ne l’ai remarqué sans doute, mais c’est ainsi. Pour moi, comme l’a dit Valtteri, il pourrait être facile de laisser ces sifflets avoir une influence sur votre vie, il serait facile d’y repenser. Mais c’est aussi facile d’utiliser ces sifflets – ils m’ont donné tant de motivation en plus. Je les accepte. S’ils veulent continuer à siffler, qu’il en soit ainsi, cela ne fera que me renforcer. »
Lewis Hamilton ne se sent « pas offensé » par l’attitude des tifosi, et n’en veut pas le moins du monde aux fans italiens.
« Je n’y pense pas vraiment. Je continue juste à sourire. Je sais qu’il y a toujours des gens qui font le tour du monde pour me soutenir. Je sais qu’ils sont là. Je suis vraiment fier d’eux parce que quand vous remarquez qu’il y a, dans une foule toute rouge, et qui vous siffle, un gars avec votre drapeau, un enfant qui l’agite, alors, c’est vraiment une source de satisfaction et de respect pour vous. Donc au moment de la parade des pilotes ou du tour d’honneur, j’essaie de faire un signe en direction de ces personnes – même si c’est difficile de montrer quelqu’un au milieu d’une foule toute rouge ! Mais je leur témoigne ma reconnaissance. »
Kimi Räikkönen, en tant que pilote Ferrari, a au contraire été acclamé sur le podium de Monza. Mais à la place des pilotes Mercedes, ne se serait-il pas senti offensé ?
« Toute personne a le droit d’agir comme elle le ressent, mais je ne pense pas que ce soit très sympathique. Je ne pense pas que ça devrait arriver mais bien sûr, ça ne relève pas de moi. Cela arrive, c’est ainsi, mais ce n’est pas très sympathique. »