A l’arrivée du Grand Prix d’Espagne, Lewis Hamilton était complètement épuisé. Ce n’est pas tant sa performance en elle-même, bien que remarquable durant tout le week-end, qui a été à l’origine de cette fatigue intense, mais un problème tristement bien connu en catégorie reine pour avoir déjà fait débat par le passé.
Le Britannique a en effet dû se passer de sa ration d’eau durant la course, mais pas à cause d’un problème technique. Hamilton avoue lui-même qu’il n’a rien à boire à bord de sa Flèche d’Argent depuis le début de l’année.
La raison est qu’il veut économiser du poids puisque la W08 de Mercedes est encore trop lourde.
"La Ferrari est extrêmement rapide et c’était difficile de tenir tête à Vettel. Mon cou va bien, mais physiquement j’ai perdu 2 kilos pendant la course. On se déshydrate énormément. Et je n’ai pas de gourde à bord, afin de gagner du poids," révèle-t-il.
"Je n’ai donc pas bu de la course. J’ai dû tout donner à la fin et mon rythme cardiaque est monté très haut. J’étais très content de sortir de la voiture... Je ne sais pas si je recommencerais."
Pour le pilote les nouvelles voitures ont aussi repoussé les limites du pilotage. Il y a deux semaines à Sotchi, c’était très différent pour lui.
"Je pense que cela dépend à quel genre de course on a affaire. Pour certaines courses, il s’agit d’économiser du carburant, comme lors de la course précédente. Je ne pouvais pas y aller à fond, la voiture a surchauffé de toute façon," explique Hamilton.
"Mais à Barcelone on a poussé à fond du premier virage jusqu’à la fin. Déjà lors du premier relais j’ai tout donné afin de rester proche de Sebastian."
Ce n’est pas la première fois qu’un pilote de F1 décide de lui-même de ne pas embarquer d’eau à bord de sa monoplace : en 2014, Adrian Sutil avait déjà fait ce choix.
Les regards se tournent donc vers Mercedes. Le pilote ne se met-il pas en danger ? Pour le directeur de l’écurie, Toto Wolff, l’affaiblissement de son pilote était surtout dû à ce qu’il se passait sur la piste.
"On l’a entendu souffler dans la radio. Je pense que cela montrait juste à quel point il s’est donné à fond. Lorsque tu dois suivre une voiture de si près et que tu n’as pas en ta possession le rythme ou les meilleures conditions aérodynamiques, c’est dur. Il a tout donné et c’était audible à la radio."
"Le poids reste un ennemi pour notre voiture. Nous y travaillons. Lewis a lui-même reconnu qu’il lui faudrait probablement de nouveau au moins un litre d’eau pour faire une course aussi dure."