Dans une chronique d’après-saison, Brendon Hartley revient sur son départ de Toro Rosso et sur la manière dont il a abordé le dernier Grand Prix de l’année, à Abu Dhabi, en ne sachant pas ce qu’il adviendrait pour sa carrière. Néanmoins, il raconte qu’il a appris son éviction dans les minutes qui ont suivi la course et révèle qu’il se doutait qu’il allait être remplacé dès Monaco.
"En allant à Abu Dhabi, je savais que quoiqu’il puisse arriver après la course, je partirais la tête haute" déclare Hartley. "Comme les fans, je n’avais aucune idée de ce qui allait arriver. C’est le problème de la politique en F1, c’est parfois gênant. Tout le monde marche sur des oeufs et j’ai fait ce que j’avais à faire : mon boulot. Je me suis qualifié devant mon équipier et j’ai terminé 12e le dimanche."
Il explique ensuite que les choses se sont enchaînées rapidement et que son sort était scellé immédiatement après la course : "Une heure après, j’ai été convoqué à une réunion. Quelques minutes après cela, je n’étais plus un pilote de F1. Je suis retourné dans ma loge, j’ai embrassé Sarah [sa femme]. Il y a eu quelques larmes, de la tristesse, mais aussi une envie de regarder vers l’avenir."
"Mon ami Mark Webber est arrivé dans la pièce quelques minutes après, il sait pas mal de choses sur le sport automobile donc je l’écoute attentivement lors de chacun de ses conseils. Mon entraîneur Rich et mon ami Joe étaient aussi présents. C’était bien d’avoir certains des membres les plus proches de mon équipe avec moi à ce moment-là, j’ai appelé les autres qui ont aussi fait partie de cette aventure."
Mais Hartley est clair sur un point, il est persuadé que l’équipe voulait le remplacer dès le Grand Prix de Monaco, sixième des 21 manches de la saison : "Lors de la réunion, il n’y a pas eu grand chose de dit. Il était clair pour moi que dès Monaco, il y avait un plan pour me remplacer. C’était comme ça, ce que je pensais n’avait aucune importance. Donc après, j’ai quitté Sarah et mes potes et je suis allé voir certains gars pour leur dire que je ne reviendrais pas."
"Le pire moment de la journée, cependant, a été de découvrir qu’il y avait une part de vérité dans les rumeurs. Après quelques courses, il y avait des gens qui ne voulaient pas de moi. Je vais être honnête, c’était un peu un choc. Après une entrée en F1 avec beaucoup d’expérience, deux championnats du monde d’endurance, une victoire au Mans et la qualification de mon coéquipier deux des trois premières courses, j’avais du mal à croire qu’il ait été question de me faire remplacer si tôt."
"C’était difficile, ces gars et ces filles donnent tout ce qu’ils ont durant de nombreuses heures de leur vie pour ce sport et n’ont pas toujours la reconnaissance qu’ils méritent, tout est toujours très centré autour du pilote. J’étais fier de faire partie de Toro Rosso et Honda, et dire au revoir a été l’une des choses les plus difficiles qu’il m’ait été donné de faire."
"J’ai fait quelques tours supplémentaires dans le paddock pour remercier les fans qui avaient attendus. C’était assez irréel. J’ai quitté le circuit avec le même ressenti qu’en y arrivant : fier. Fier de mes amis et de ma famille. Fier de mon équipe. Fier de moi. Ça va me manquer, ce serait du mensonge de dire le contraire, mais j’ai hâte de passer à la suite. Alors que j’écris ce message, je mets les pièces du puzzle en place pour 2019 et après."
Hartley, que la rumeur envoie chez Porsche en Formule E pour la saison 6, confirme être en pourparlers mais ne dévoile pas ses plans et ne met pas la F1 à part : "Je suis chanceux d’avoir plusieurs options devant moi mais j’ai besoin de m’assurer que ça me convient. Je veux quelque chose qui soit un défi, qui me pousse et me rende heureux, ainsi que mes proches. La porte de la F1 n’est définitivement pas fermée et cette expérience au plus haut niveau me servira, quelle que soit ma prochaine destination."