Nick Heidfeld n’était plus en odeur de sainteté chez Renault, mais l’annonce de son remplacement par Brunos Senna dès ce Grand Prix de Belgique a pris tout le monde par surprise. Eric Boullier, le directeur de l’équipe, revient sur cet épisode...
"Nous avons analysé nos performances, notre niveau de motivation et un tas d’autres choses cet été," explique Eric Boullier. "Après ça, il fallait prendre une décision pour montrer la nouvelle direction à suivre à l’équipe. C’était aussi l’occasion pour nous d’offrir cette opportunité à Bruno (Senna)."
Regrette-t-il aujourd’hui d’avoir fait appel à Nick Heidfeld en début de saison ? "Pour être franc, j’étais satisfait d’avoir pris la décision de le faire venir chez nous. C’est un garçon très agréable, mais il y a quelque chose qui ne fonctionnait pas bien. Il n’a pas réussi à prendre la tête de l’équipe. Bien sûr, lorsque vous êtes parfois plus lent que Vitaly... en vérité il était souvent plus lent que Vitaly, il est difficile de pousser l’équipe et de se placer dans le rôle que nous lui avions confié et qui était de devenir le leader de l’équipe."
"Du point de vue du management de l’équipe, lorsque vous entrez dans ce genre de spirale, il est difficile de l’arrêter. Je ne dis pas que les difficultés de l’équipe sont à mettre sur le compte de Nick, car la voiture n’est pas assez compétitive. Nous ne l’avons pas suffisamment développé et nous avons donc aussi commis des erreurs. Mais la spirale était négative et il fallait que je change quelque chose dans l’équipe et aussi parmi les pilotes pour que tout le monde se réveille. Lors de chaque séance, tous les week-ends, les médias me demandaient pour quelle raison Vitaly était plus rapide que Nick. Je n’étais pas particulièrement satisfait de la pointe de vitesse de Nick et de ses performances générales en tant que pilote," poursuit Boullier.
Du côté de Nick Heidfeld, le son de cloche est très différent. "L’équipe a pris apparemment cette décision pour des raisons purement financières. Nous n’allons prendre aucun repos avant que la position juridique de Nick soit restaurée," déclare Stefan Seitz, l’avocat du pilote allemand.
Il est vrai que le fonds d’investissements Genii, propriétaire de l’équipe de F1 Renault, a de gros intérêts au Brésil, patrie de Bruno Senna. "C’est toujours la même histoire qui ressort ! C’est incroyable ! Oui c’est vrai qu’il y a des relations avec le Brésil, car Genii a signé un accord de 10 milliards de dollars avec un fond au Brésil, mais cela n’a strictement aucun rapport avec l’équipe Renault," s’insurge Boullier.
Andre Theuerzeit, le manager de Nick Heidfeld affirme pour sa part qu’il a bon espoir que Nick Heidfeld soit de retour au volant de sa voiture à Singapour.
Boullier pense exactement le contraire. "Ses avocats vont maintenant essayer d’aller devant la justice et on ne sait jamais ce qui peut arriver là-bas. Toutefois, la Haute Cour a déjà statué en notre faveur et a rejeté tout ce qui leur avait été demandé par la partie adverse. C’est maintenant une question légale et je ne vais pas faire plus de commentaires à ce sujet, car nous retournerons au tribunal le 19 septembre."