Hermann Tilke, qui a dessiné ou redessiné nombre de circuits de Formule 1, a défendu son travail dans une interview donnée au Sports Business Journal. L’architecte allemand estime en effet que les difficultés à dépasser en F1 sont moins dues à ses tracés qu’aux règlements en vigueur.
« Certaines critiques ne sont tout simplement pas vraies. Prenez Bahreïn par exemple : le gens se sont dit ‘ça va être ennuyeux parce que les dépassements sont impossibles’. Et pourtant, la course de l’an dernier fut une des plus palpitantes de l’histoire avec des dépassements à tout va. »
« Nous devons accomplir notre travail et ils doivent faire le leur pour rendre les dépassements possibles. Nous tâchons de créer des tracés qui permettent de se doubler, et le moyen le plus simple reste une longue ligne droite suivie d’un virage serré, ce qui engendre automatiquement une longue zone de freinage. Mais si les règlements empêchent les voitures de se suivre de près, elles ne peuvent tout simplement pas se dépasser. »
Les « processions » de voitures auxquelles on peut parfois assister sont possiblement une conséquence de la qualité des pilotes, selon Tilke.
« Nous essayons de trouver des moyens d’accorder aux pilotes un droit à l’erreur. Mais le problème est qu’en Formule 1, ce sont les meilleurs au monde et ils ne partent pas à la faute. »
Le directeur de course de la FIA, Charlie Whiting, a récemment déclaré que les échappatoires sur certains circuits modernes étaient plus grandes que nécessaire. Tilke reconnaît qu’il est enclin à « repousser les limites » avec ses nouveaux designs.
« Nous faisons dorénavant des choses que nous n’aurions pas faites il y a 10 ou 15 ans. Maintenant que nous les connaissons, nous pouvons nous rapprocher bien plus près des limites des règlementations pour rendre le tout plus passionnant. »
L’Allemand est en revanche inquiet pour certains des plus vieux circuits, qui pourraient ne plus voir la Formule 1 leur rendre visite.
« Tout d’abord, il s’agit du championnat du monde, alors il devrait se rendre aux quatre coins de la planète. Mais les courses traditionnelles en Europe devraient garder leur place. Je ne suis pas vraiment ravi que l’Allemagne n’accueille aucun Grand Prix cette année. Et si l’Italie devait suivre le même chemin, je serais très déçu en tant que fan. J’aime ces courses traditionnelles comme Spa, Monza, Hockenheim, le Nürburgring ou Silverstone. Et en tant que fan, je veux qu’elles restent au calendrier de la F1 encore 50 ans et plus. »