La tenue du Grand Prix d’Allemagne à Hockenheim est incertaine depuis plusieurs saisons, en raison des difficultés financières que rencontrent les promoteurs.
Après le rachat de la F1 par Liberty Media, ces difficultés n’ont pas disparu comme par enchantement. Présent à Barcelone, Jorn Teske, le directeur du marketing du Hockenheimring, souhaite certes prolonger l’aventure en F1, mais il prévient d’emblée : « Nous ne pourrons prolonger notre contrat dans les conditions actuelles. »
« Nous aimerions avoir un contrat qui sera sans aucun risque pour nous, c’est un préalable pour nous. Donc nous ne parlons pas aujourd’hui du montant du droit à payer à la FOM, nous parlons d’un nouveau contrat qui ne serait plus risqué pour nous. Parce que nous sommes un circuit qui ne reçoit aucun soutien financier – de personne. Ni de l’État fédéral, ni du Lander, ni d’entreprises privées. Nous devons tout faire et gérer nous-mêmes. »
« Nous serions très heureux d’avoir une course de F1 en Allemagne, pas seulement pour nous mais pour les fans, c’est le point clef. Mais nous devons changer les bases. »
Le directeur du marketing du circuit a une idée pour réduire les coûts comme les risques : « louer la piste, c’est le plus facile à faire. Mais on peut aussi partager les revenus et les coûts. Donc aujourd’hui, c’est une question de négociations. Mais il y a beaucoup de business models qui pourraient marcher sans risque. »
La tenue d’un Grand Prix à Hockenheim, en 2019 et les années suivantes, est ainsi plus que jamais en suspens. Jorn Teske évoque publiquement l’éventualité de faire l’impasse, pour mieux mettre la pression sur Liberty Media…
« Ces dernières années, il n’y a pas eu de course en 2017, ni en 2015. Ce serait ainsi normal de n’avoir aucune course en 2019 en Allemagne. Si nous parlons de 2020, nous avons du temps devant nous. Si nous parlons vraiment de 2019, il faut alors se dépêcher un peu. »
Entre 2007 et 2014, le circuit d’Hockenheim partageait l’organisation du Grand Prix avec la piste du Nürburgring, en alternance. Mais les propriétaires du Nürburgring ont dû jeter l’éponge, pour des mêmes raisons budgétaires. Un retour de cette alternance est cependant une solution envisagée par Jorn Teske.
« La situation idéale, ce serait d’avoir le Nürburgring et ce système d’alternance qui a très bien marché [sic]. Nous avons deux grands et célèbres circuits en Allemagne. Donc définitivement, ça vaut le coup d’avoir une course sur ces deux circuits. Ce n’est pas une condition préalable donc s’il est acquis qu’il ne peut y avoir un Grand Prix que sur un seul circuit, alors, nous serions d’accord – si les risques sont clarifiés. »
Les propriétaires américains de Liberty Media ont désormais la pression. John Teske croit pouvoir établir un dialogue positif avec eux.
« Nous ne savons pas encore si nos propositions sont réalistes. Nous devons attendre. Au moins, Liberty Media nous écoute. Désormais, c’est à eux de rentrer dans les détails et de discuter avec nous. Je pense qu’avec le système de l’ère Bernie Ecclestone, il n’était probablement pas réaliste de discuter de ce genre de modèles. Probablement pas. Donc c’est probablement un peu plus réaliste aujourd’hui. »