Les équipes vont se réunir à deux reprises, le 31 octobre et le 7 novembre, afin de discuter du futur de la Formule 1 sur le plan technique. Ces deux réunions seront très importantes car elles décideront en grande partie de ce que sera l’avenir de la F1 du point de vue des moteurs.
"J’aimerais voir un V12 standard, économique de 1000 chevaux avec un son fantastique, mais je doute que nous nous dirigions vers cela" s’amuse Christian Horner, le directeur de Red Bull Racing.
"Je pense toutefois que ce qui va être présenté sera sensé, mais je n’ai pas de détails. Je pense que c’est le premier pas important effectué par Liberty et évidemment, le moteur est une partie importante de ce que sera la F1 pour les 10 saisons après 2021".
"En voyant ce qui va être discuté lors de ces rencontres, il semble qu’ils ont un plan et il sera intéressant de comprendre de quoi il s’agit. En ce qui concerne la réunion du 7 novembre, c’est une réunion des dirigeants de la Formule 1 dans laquelle de nombreux sujets seront certainement abordés, comme toujours".
La directeur de Toro Rosso, Franz Tost, n’a pas de doléance particulière sur la technologie employée pour le moteur mais plutôt quant à son prix.
"Cela doit être un moteur abordable et j’espère que la puissance des moteurs sera à un niveau similaire, entre chaque moteur, car la différence est trop importante pour le moment. Heureusement, Ferrari a pu rattraper Mercedes mais Mercedes est encore devant".
"J’espère juste que ce règlement nous aidera, que les moteurs ne seront pas trop chers pour les équipes privées et que les performances seront plus équilibrées car nous avons besoin de courses intéressantes, de dépassements, et les moteurs actuels sont trop compliqués. Malheureusement, nous avons aujourd’hui un championnat d’ingénieurs et nous devons revenir à des moteurs qui permettent aux équipes privées de gagner".
Le règlement moteur qui sera utilisé dans le futur pourrait être rapidement décidé et il se dit parfois que la décision pourrait être prise de les introduire un an plus tôt que prévu, en 2020. Franz Tost n’y croit pas une seule seconde.
"Toutes les équipes devraient être d’accord, et je ne pense pas que Mercedes ou Ferrari seraient d’accord car pour développer ce nouveau moteur, il faut du temps. Je n’en vois donc pas la possibilité mais néanmoins, nous aurons cette réunion et ça sera discuté et voté, nous verrons le résultat".
Christian Horner se montre bien plus virulent quand il évoque la possibilité d’amener un changement plus tôt que prévu : "J’aimerais qu’ils arrivent l’année prochaine. Pour moi, les moteurs actuels n’ont fait que du mal à la Formule 1, ils n’ont en rien contribué à notre sport. Ils ont enlevé le son, la passion, tout en ajoutant une complexité qui les éloigne grandement. Ils n’ont rien amené de bon et le plus vite ils partiront, le mieux ce sera".
"Malheureusement, il y a un contrat entre les constructeurs actuels et la FIA qui garantit que ces moteurs seront présents jusqu’en 2020 et je ne vois pas un motif suffisamment important qui pousserait les constructeurs à s’en débarrasser avant 2021".
La crainte, quant à l’élaboration du prochain règlement, est de voir Ferrari utiliser le veto dont elle dispose à titre exceptionnel donné par les Accords Concorde, et être soutenue par Mercedes avec qui elle tisse des liens importants quand il s’agit de technique.
"Ce sont leurs affaires au final" rétorque Horner. "La F1 est une plateforme globale dans laquelle ces marques sont impliquées pour promouvoir leurs produits et elles-mêmes. C’est plutôt une vitrine technologique car comme je le disais, les produits que nous faisons rouler n’ont pas grand chose à voir avec leurs voitures de course".
"La F1 est un sport, il y a un élément technologique évident mais elle est au carrefour de ses décisions quant à ce qu’elle sera à l’avenir. Sera-t-elle tournée vers la technologie ou plutôt vers la course fondamentale où l’homme et sa machine cherchent leurs limites lors d’événements spectaculaires ? Chaque équipe aura évidemment le choix de sa présence, ou non, après 2020, et l’on ne peut pas prédire ce que les autres pensent".
Des propos qui semblent délier la langue de Franz Tost : "C’est dans les mains de Liberty Media. Ils devraient apporter une idée précise pour que les équipes décident de participer ou non, mais Liberty Media doit prendre en compte que la F1 est un divertissement, un spectacle, et nous devons trouver le juste milieu entre cela et la direction technique prise par la discipline ces dernières années".
"Nous avons actuellement un championnat de moteurs. Cela ne peut pas être utilisé pour l’avenir car si c’est le futur de la F1, je suis sûr à 100% qu’elle mourra".