Les projets de Liberty Media pour rendre la F1 plus juste et équitable ne plaisent pas du tout à Ferrari mais aussi à Mercedes, dont les privilèges sont menacés.
Un front improbable mais aux intérêts bien compris s’est ainsi formé entre les Rouges et les Flèches d’Argent. Toto Wolff a par exemple loué les commentaires « absolument sensés » de Sergio Marchionne – qui vitupère contre Liberty Media, jusqu’à menacer de retirer Ferrari de la F1.
Cette alliance n’est pas du tout du goût de Christian Horner, le directeur de Red Bull, qui a dénoncé cette coalition des privilégiés de la discipline dans le paddock de Barcelone.
« Mercedes et Ferrari travaillent comme une seule équipe aujourd’hui. Parfois, il est difficile de déterminer qui est qui. Ces deux dernières années, la relation entre Ferrari et Mercedes a été très étroite. Ils ont même diffusé en ligne les lancements de leurs voitures réciproques, entre autres. »
Christian Horner prie donc Liberty Media de ne pas céder face aux menaces de Ferrari et Mercedes, quelle qu’en soit la gravité.
« Nous sommes concentrés sur la course, sur des choses que nous pouvons contrôler. Liberty Media doit décider du chemin qu’ils veulent voir la F1 emprunter pour l’avenir. Je suis sûr qu’ils établiront leur plan de route au cours de cette saison, et ce sera le point de départ pour nous. Mais bien sûr, beaucoup de gens vont prendre des postures et se positionner, et vous voyez déjà cela commencer chez certains. »
Bernie Ecclestone croit savoir que Ferrari pourrait créer un championnat parallèle, mais Christian Horner réfute une telle hypothèse.
« Bernie sait que chaque fois qu’il a fallu renégocier les Accords Concorde, des gens parlaient de créer des séries concurrentes. Mais ça n’est encore jamais arrivé et je ne pense pas que ça arrivera prochainement. La F1 est et sera le pinacle du sport auto, et il revient au détenteur des droits commerciaux et à la FIA de dire ‘voici à quoi ressemblera la F1 du futur’ ; et ensuite, c’est aux équipes de dire si elles veulent en faire partie ou non. »
Sergio Marchionne est allé au chantage pour faire céder Liberty Media en menaçant de claquer purement et simplement la porte de la discipline. De son côté, Toto Wolff – l’allié objectif de Ferrari selon Christian Horner - adopte un ton plus conciliant en apparence.
« Nous sommes engagés en F1, nous en bénéficions si elle fonctionne bien. C’est ce sur quoi nous nous concentrons, et nous soutenons le plus possible le management de la F1 et la FIA pour résoudre les problèmes de la F1, pour la rendre formidable, pour améliorer le spectacle, et cela doit être notre première priorité. La plupart des choses que dit Sergio [Marchionne] sont absolument sensées pour moi et elles recoupent notre position. Nous critiquons certaines choses parce que nous voulons que la F1 aille bien. Nous avons beaucoup investi, c’est un sport majeur et mondial qui a grandi ces dernières années, et nous nous en sentons responsables. »