On se souvient que Christian Horner, avait proposé de bannir les essais en soufflerie pour les remplacer par des simulations informatiques de dynamique des fluides afin de réduire les coûts en Formule 1. Mais le directeur de Red Bull n’a pas vraiment remporté l’adhésion de ses pairs. En effet, Pat Symonds, directeur technique de Williams, est d’avis que les souffleries, tout comme les simulations, sont d’utilité publique.
« Je crois que la Formule 1 a énormément contribué aux améliorations apportées aux logiciels de simulation. C’est un secteur qui a bénéficié à de nombreux domaines dans la société. Je pense donc que nous avons joué un bon rôle socialement parlant, mais il en va de même pour les souffleries. »
« Il n’y a pas si longtemps, je travaillais avec une grande entreprise de voitures de tous les jours, leur montrant comment utiliser leurs souffleries pour diminuer la trainée, améliorer l’économie de carburant, etc. Ce sont des techniques que nous développons en Formule 1 et qui peuvent en fait se révéler plutôt utiles ailleurs. »
Le directeur technique de Ferrari, James Allison, se range derrière son homologue, argumentant que l’utilisation exclusive de logiciels de simulation se révèlerait en fait risquée, et finalement plus coûteuse qu’à première vue.
« En tant qu’équipes, nous faisons tout notre possible pour convertir nos budgets en bons chronos. L’aérodynamique a une importance capitale dans la performance des voitures, et il faut s’assurer de dépenser le budget de la meilleure façon possible pour l’équipe et ses investisseurs. »
« Actuellement, vous trouverez très peu d’aérodynamiciens qui recommanderaient de se baser uniquement sur une simulation, ce serait laisser trop de place à l’erreur. La soufflerie est nécessaire pour vous ramener à la réalité. Sans ça, vous risquez de dilapider votre budget sans pour autant être performant, et ça ne permet pas vraiment d’économiser des ressources. »
Mais si l’interdiction des souffleries était adoptée, les équipes pourraient-elles facilement s’en passer ?
« Selon nos méthodes de travail actuelles, nous sommes dépendants de la soufflerie, admet Paul Monaghan, ingénieur chez Red Bull. Si on nous prive de cet outil, nous nous adapterons. Si les règles changent, nous ferons avec, et nous lutterons différemment avec nos concurrents. »
James Key, le directeur technique de Toro Rosso, approuve son collègue.
« Il y a des choses faisables sur un simulateur qui ne le sont pas en soufflerie, et inversement. Les deux méthodes se complètent très bien. Mais Paul a raison, nous nous adapterons si besoin. C’est nécessaire à chaque changement de réglementation. »