Alors qu’il était l’un des pilotes les plus performants de F3000, Jason Watt était promis à un bel avenir en F1. Malheureusement, un accident de moto mettra fin à sa carrière puisque le Danois restera paralysé du bas du corps. Bien que n’ayant jamais été champion de F3000, il venait d’établir trois saisons extrêmement convaincantes chez Super Nova.
« David Sears était mon manager » se rappelle Watt. « Nous étions en contact avec Benetton et avec le prince Malik chez Arrows. J’avais eu un rendez-vous avec Bernie Ecclestone à Monaco, nous essayions d’utiliser l’argument de ma couleur de peau pour trouver un moyen ».
« Nous avons rencontré Pat Symonds de chez Benetton, dont le slogan était à l’époque ‘United Colours of Benetton’. Ils m’ont offert un essai et je me rappelle qu’ils ne pouvaient pas me garantir un volant. Mon soutien de l’époque, Den Bla Avis, était prêt à donner deux millions de dollars mais compte tenu que nous n’avions pas de garanties sur le temps que j’aurais, ça ne s’est pas fait ».
« Nous avions également un rendez-vous avec Malik à Imola, où il nous expliquait à quel point la F1 avait besoin d’un pilote noir. Je pensais que ce serait mon opportunité, mais il a disparu du jour au lendemain ».
Jason Watt avait également suscité, parmi d’autres jeunes pilotes, l’intérêt de Williams, qui était à la recherche d’un équipier pour Ralf Schumacher.
« Je battais Bruno Junqueira régulièrement en F3000, et je me demandais à l’époque qui était Jenson Button » rigole Jason Watt. « C’était un gars en F3, je pensais pouvoir le battre facilement. J’étais convaincu à ce moment que ce volant était pour moi ».
Jason Watt continue aujourd’hui de courir dans des championnats locaux et nationaux au volant de voitures adaptées à son handicap. « Je pense des fois que j’aurais pu avoir une carrière hors de la F1, mais je me demande pourquoi. Ça doit être dur pour quelqu’un comme Tom Kristensen de comprendre pourquoi il n’a pas eu sa chance » conclut-il.