À travers ses rôles techniques et ses postes d’encadrement, Bob a remporté neuf titres mondiaux chez les constructeurs et dix chez les pilotes.
Diplômé en ingénierie aéronautique de la Queens University de Belfast en 1979, il passe son doctorat trois ans plus tard.
De 1982 à 1988, Bob travaille avec McLaren International aux postes de directeur de l’aérodynamique, de la recherche et du développement et du projet Unlimited Land Speed Record Attempt.
Entre 1998 et 1999, il vit sa première expérience à Enstone en tant qu’aérodynamicien de l’équipe Benetton, avant de devenir responsable du groupe performance de Jordan Grand Prix.
Bob retrouve Enstone en 2001. D’abord Directeur Technique Adjoint, il est nommé Directeur Technique à partir de 2003. Promu Directeur d’Équipe Exécutif en 2009 puis Directeur Général l’année suivante, il devient ensuite Directeur Technique de Mercedes-Benz Grand Prix Ltd entre 2011 à 2014.
Bob rejoint Renault Sport Racing en 2016 en qualité de Directeur de la Technologie F1 et supervise le rendement des sites de Viry et d’Enstone afin d’offrir une approche stratégique à leurs efforts.
Quelles sont vos perspectives pour la R.S.17 ?
Je suis très confiant. Nos indicateurs montrent des gains solides et réguliers tout au long du développement. Si vous regardez la monoplace en elle-même, vous constaterez une attention énorme portée aux détails et à la sophistication, témoignant de sa conception par une équipe talentueuse et éclairée. Cette F1 est une véritable Renault et ce que nous savons à son sujet m’offre beaucoup d’optimisme à ce jour.
Quelle a été l’approche du développement de la R.S.17 ?
Ce n’est un secret pour personne, notre voiture en 2016 n’était pas issue d’un processus de développement long et uniforme. La R.S.17 est ainsi la première vraie F1 de Renault de l’ère contemporaine. Il s’agit d’un aspect fondamental, car nous en avions le temps et les ressources, sans oublier que le nouveau règlement l’exigeait. Il n’y a aucun transfert de composants entre 2016 et 2017. Nous sommes partis d’une feuille blanche.
Quels détails pouvez-vous nous donner à propos de la R.S.17 ?
Le changement de règlement est tel que tout est nouveau. Nous avons abordé son dessin comme un concept totalement inédit, ce qui a rendu l’exercice très intéressant.
Elle s’élargit de 200 mm, les appuis augmentent énormément, tout comme les possibilités de développements sur la carrosserie avec de nouveaux éléments avec lesquels jouer. Suspension, carrosserie, composants internes, ... Absolument tout est nouveau.
Même la monocoque est différente et c’est essentiellement dû au travail accompli avec Viry sur l’intégration du groupe propulseur. Nous avons ainsi pu proposer un packaging efficace autour du groupe propulseur et des systèmes de refroidissement. Nous estimons avoir trouvé une solution intéressante.
Quelle est l’importance du règlement 2017 et quelles opportunités offre-t-il ?
C’est un grand changement, et à bien des égards une révolution. C’est l’équivalent châssis de l’introduction des nouveaux groupes propulseurs en 2014, tout en étant beaucoup plus profond que la dernière modification portant sur les châssis en 2009. Cela a été motivé par la volonté de rendre les voitures beaucoup plus rapides et de les doter d’une apparence plus moderne sans compromettre la sécurité. Nos objectifs de temps au tour représentent un changement radical sur le plan des performances.
Ce bouleversement réglementaire implique un retour à l’essentiel. C’est là où notre équipe dispose d’une belle opportunité. Nous avons davantage l’occasion d’effectuer un pas en avant par rapport à nos concurrents, en supposant évidemment que nous faisons du bon travail.
Quel a été le plus grand défi du nouveau règlement ?
Le concept aérodynamique a été le changement majeur. Notre attention se porte principalement sur la carrosserie. Toutes les équipes auront décemment gagné en performances avec ce nouveau règlement 2017. Ce n’est qu’au moment des essais que nous pourrons jauger notre travail par rapport à nos concurrents.
Les effectifs de Renault Sport Racing ont considérablement augmenté. À quelle vitesse pourrons-nous en constater les effets ?
En ce qui concerne la croissance de notre personnel, nous sommes en bonne voie pour atteindre le niveau nécessaire. Nous ne sommes plus très loin de notre objectif final sur les effectifs pour 2017. Les personnes déjà recrutées travaillent bien en équipe et la cohésion de l’ensemble est capitale. Cette alchimie ne se fait pas du jour au lendemain, mais la performance de notre groupe de plus en plus fourni a été impressionnante. Tout Enstone et Viry sont unis par un but commun et cela s’est vu et ressenti quotidiennement.
Il y a bien évidemment du temps entre l’arrivée d’une recrue dans son département et la manifestation de sa valeur en piste. Le rendement d’un opérateur expérimenté de machine sera plus immédiat que celui d’un concepteur stagiaire fraîchement diplômé. Pour certains rôles, il faudra attendre six mois pour en ressentir les bénéfices, mais pour d’autres, c’est presque immédiat.