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Interview - Fenestraz, prêt pour la F3 à Pau, a découvert la F1

Le pilote de la Renault Sport Academy entre en piste

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Sacha Fenestraz prêt pour le coup d’envoi du Championnat d’Europe de F3 dans les rues de Pau

Quelques jours après avoir effectué ses premiers tours de roues au volant d’une F1, Sacha Fenestraz va débuter sa saison 2018 lors du Grand Prix de Pau (11-13 mai). En s’attaquant au Championnat d’Europe FIA de Formule 3 avec l’équipe Carlin, le jeune pilote de 18 ans se lance un nouveau défi, avec le soutien de la Renault Sport Academy et – c’est une nouveauté – de l’Équipe de France FFSA.

Parlons d’abord de ton actualité la plus récente, avec ces premiers tours de roues en Formule 1. Raconte-nous cette expérience…

« Je n’oublierai jamais cette journée. Piloter une F1, c’est quelque chose dont je rêvais depuis toujours et ce fût effectivement une expérience incroyable. Les sensations étaient incroyables lorsque j’ai accéléré à fond. Avec 800 ch pour 580 kg, ça pousse très fort ! La voiture en elle-même n’était pas spécialement compliquée à conduire avec l’anti-patinage. En revanche, il fallait être attentif aux températures, qui ont tendance à grimper très vite. C’était vraiment une des meilleures journées de ma vie et je remercie Renault Sport Formula One Team pour cette opportunité. »

Tu as enchaîné cette expérience avec une journée sur le simulateur de l’équipe à Enstone. Quel est ton rôle dans ce domaine ?

« J’ai récemment aidé l’équipe sur le simulateur d’Enstone, tout comme Jack Aitken. À partir des acquisitions de données de la vraie voiture, nous essayons de nous approcher au plus près de ces valeurs pour étalonner le simulateur. Parfois, nous participons aussi à la préparation des week-ends de course. Il faut avoir un très bon ressenti pour donner des informations utiles aux ingénieurs. C’est un rôle passionnant et incroyablement formateur. Mon ingénieur de F3 a d’ailleurs réalisé que la qualité de mon retour technique a progressé grâce à ces sessions. »

Que t’apporte le statut de pilote de la Renault Sport Academy ?

« Cette opportunité, créée par mon titre en Formule Renault Eurocup, me permet d’être au contact permanent d’une équipe de Formule 1. Il y a une très bonne ambiance avec les autres pilotes de l’Academy, nous nous retrouvons régulièrement pour travailler notre condition physique. Nous pouvons aussi échanger avec les ingénieurs et il est prévu que nous allions sur quelques Grands Prix cette saison. »

Cette saison tu arboreras également les couleurs de l’Équipe de France FFSA…

« C’est un autre grand honneur, surtout quand on regarde la liste des précédents sociétaires. Les trois pilotes français actuellement en F1 – Romain Grosjean, Pierre Gasly et Esteban Ocon – ont tous bénéficié du soutien de la Fédération Française du Sport Automobile. J’ai été très honoré que Jean Alesi, qui est le capitaine de l’équipe, m’appelle pour me proposer de les rejoindre. »

Revenons au Championnat d’Europe FIA de Formule 3. Comment t’es-tu préparé pour un début de saison aussi tardif ?

« C’est vrai que cela fait presque six mois que je n’ai plus couru. Certains pilotes ont été courir cet hiver en Nouvelle-Zélande. De mon côté, je me suis concentré sur le physique sur les premiers mois de l’année. Puis nous avons fait beaucoup d’essais, cela m’a permis de poursuivre mon apprentissage de la voiture et de l’équipe. Il est difficile de tirer un bilan des essais car personne n’a roulé à 100%, moi le premier. L’équipe m’avait prévenu : on ne pourra dégager une première hiérarchie qu’après les qualifications de Pau. »

Comment se passe la collaboration avec l’équipe Carlin ?

« C’est vraiment un top team, avec une très bonne ambiance entre pilotes, ingénieurs et mécaniciens. Tout le monde est heureux de travailler ensemble. L’équipe évolue jusqu’à la F2 et l’IndyCar, avec beaucoup de succès, et l’immense expérience de Trevor Carlin profite à tous ces programmes. »

Le premier meeting a lieu dans les rues de Pau. C’est un circuit sur lequel tu as de bons souvenirs…

« Oui c’est assez incroyable de débuter la saison sur un tel circuit. Je me souviens encore de l’édition 2015. C’était ma première saison de monoplace et j’avais remporté deux des trois courses du Championnat de France de F4. Je crois que ce sera un week-end compliqué pour l’ensemble du plateau. L’objectif est à la fois simple et difficile : ne pas toucher les rails, accumuler les tours et faire le meilleur travail. »

As-tu un objectif précis en termes de résultat ?

« Je pense qu’il y a huit pilotes qui peuvent viser la victoire, voire le titre. J’espère être parmi ces huit pilotes et débuter la saison dans ce groupe, puis hausser graduellement les objectifs pour viser le top 5, puis le podium… Je sais qu’il s’agira de la saison la plus difficile de ma carrière. Je vais devoir travailler plus dur que jamais pour y parvenir. »

En fin de saison tu participeras au Grand Prix de Macao pour la seconde fois… Tu as déjà eu le temps d’y penser ?

« Oui, d’autant que je retrouverai les couleurs de Michel Vaillant à cette occasion ! Pour ma seconde participation, l’objectif sera plus élevé qu’en 2017. J’essaierai au moins de viser le podium, mais cela reste quoi qu’il arrive une course de fou. Il faut surtout éviter de toucher le mur. Comme à Pau ! »

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