Singapour a été un excellent exemple de la raison pour laquelle vous n’abandonnez jamais. Pouvez-vous expliquer la manière dont vous avez surmonté les difficultés du vendredi et du samedi pour terminer dans les points le dimanche ?
"Je pense que les conditions nous ont aidé avec la pluie avant le départ et le choix des pneus intermédiaires dans le premier relais. C’était difficile lors des premiers tours, surtout en me rappelant ce qu’il m’était arrivé en qualifications à Monza, mais j’ai réussi à m’en sortir. Nous avons ensuite passé les slicks, peut-être un tour trop tard, mais le timing n’était pas si mauvais et j’ai attaqué. La voiture fonctionnait bien durant la course, mieux qu’en qualifications. J’ai ensuite été bloqué derrière Stroll et je n’arrivais pas à le dépasser. Les conditions, le choix de pneus et de bons arrêts au bon moment nous ont permis de marquer des points".
Singapour a été une course très chaude, mais la Malaisie risque de l’être encore plus. Est-ce que la précédente course vous a aidé à mieux vous préparer à la chaleur et à l’humidité ?
"Je n’ai pas trop de souci généralement. Singapour était difficile mais ça allait. La Malaisie sera plus difficile physiquement mais nous allons avoir plus de refroidissement grâce aux longues lignes droites donc je ne m’inquiète pas".
A Singapour, tout votre temps en piste s’est fait au crépuscule ou de nuit. En Malaisie, ce sera dans la chaleur du jour. Est-ce la raison pour laquelle la Malaisie est plus difficile physiquement ?
"C’est pour cette raison en effet, mais aussi parce qu’il y a plus de virages rapides. Les virages rapides sont ceux dans lesquels nous subissons le plus de forces et c’est ceux qui nous obligent à nous battre dans la voiture".
La météo en Malaisie est plutôt du genre imprévisible, avec de grosses averses en fin d’après-midi, généralement. Avez-vous le même état d’esprit qu’à Spa-Francorchamps, où vous savez qu’un tour du circuit peut changer d’un coup à cause de la météo ?
"Nous l’avons déjà vécu en effet, avec de la grosse pluie d’un côté du circuit. Vous êtes en slicks quand soudain, il pleut. Nous savons que ce sont des conditions tropicales et que ça peut arriver n’importe quand".
Les charges sont lourdes à Sepang, les pneus subissent beaucoup, tout autant que les pilotes. Entre la chaleur et les forces subies durant la course, à quel point la course est-elle exigeante physiquement ?
"C’est plus ou moins la course la plus difficile de l’année. Singapour est plus lent, là où la Malaisie offre de hautes vitesses et de hautes charges aérodynamiques. C’est un grand défi, un très bon circuit, et quand vous avez une bonne voiture, c’est une expérience incroyable".
Avec une course si difficile et épuisante physiquement, à quel point la préparation mentale est-elle importante ?
"C’est toujours très important. Quand vous souffrez physiquement, il est important de rester calme. C’est comme monter une colline à vélo et avoir quelqu’un qui vous parle ou votre téléphone qui sonne sans arrêt. Vous pouvez vous énerver rapidement car vous êtes fatigué. Mais il faut être prêt pour n’importe quelle course".
Où se situent les bonnes occasions de dépassement à Sepang ?
"Il y en a beaucoup. Il y a de longues lignes droites avec des vitesses élevées, et des gros freinages. C’est un circuit avec une importante dégradation des pneumatiques. Les dépassements sont amusants à Sepang".
Ce Grand Prix de Malaisie sera le dernier. Dans les 18 éditions que Sepang a organisées, est-ce qu’il y en a une qui sort du lot, et pourquoi ?
"J’ai toujours adoré ce circuit, c’est mon préféré depuis longtemps. J’adore son tracé, il n’y a pas particulièrement de course dont je me souviens vraiment, sauf celle où Alonso avait gagné et pouvait à peine tenir sur le podium car il était totalement déshydraté".
Avez-vous des souvenirs précis ou des moments dans votre carrière avant la F1 que vous avez aimé en Malaisie ?
"Je me rappelle le GP2 Asia en 2008. J’avais fait la pole position avec une seconde d’avance environ, c’était un tour très rapide. J’ai calé sur la grille et je suis revenu de la dernière place vers le haut du classement avant d’être percuté par un retardataire. J’avais fini neuvième et vu que les huit premiers étaient inversés pour la deuxième course, j’avais commencé cette dernière de la neuvième place et terminé second. C’était un week-end où j’aurais dû gagner les deux courses mais je n’y étais malheureusement pas parvenu".