Haas F1 a accompli huit journées d’essais à Barcelone, comment se sont-elles passées et comment vous êtes vous préparé pour l’Australie ?
"Tout s’est bien passé. On peut voir une vraie différence avec les premiers essais de la saison dernière. L’équipe était bien mieux préparée, tout le monde savait ce qu’il avait à faire. Nous avons eu quelques petits problèmes, comme attendu, mais nous les avons globalement résolus très rapidement. Nous avons pu enchaîner les kilomètres, tout le monde était prêt à découvrir comment la voiture fonctionnait. Je ne pense pas que l’on puisse être entièrement prêt avec seulement quatre journées d’essais au volant, mais c’est pareil pour tout le monde".
Comment décririez-vous la VF-17 ?
"Elle est jolie, elle a un grand potentiel que nous n’avons pas encore exploité. C’est une bonne base de départ et je me sens bien au volant. J’aimerais améliorer certaines choses avant les premières courses mais je pense que c’est une voiture qui devrait nous faire briller en certaines occasions".
Beaucoup de choses ont été dites quant aux exigences physiques de ces nouvelles voitures. Après ces essais, comment votre corps a réagi ?
"Je ne me sentais pas trop mal mais voyons les choses autrement, si j’avais été préparé comme l’année dernière ça m’aurait détruit. Nous avons énormément poussé l’entraînement, nous en avons même peut-être trop fait. Ce n’est pas aussi compliqué que prévu, les voitures seront difficiles à maîtriser et certaines courses seront épiques, notamment celles où la chaleur est présente, ainsi que sur les circuits rapides, ce sera compliqué".
Certaines parties de votre corps ont-elles plus ressenti les effets de l’augmentation des forces ?
"Non, tout le corps s’est habitué dès la première semaine. Le coup fait mal, le dos aussi, et il faut se réhabituer à la position des jambes. La seconde semaine, on se sent encore mieux au volant. L’entraînement a été intense et nous allons encore le pousser avant l’Australie, avant la Chine, et durant le début de saison. Je veux encore me développer musculairement afin que tout mon corps soit prêt".
Les pneus sont 25% plus larges, mais avez-vous remarqué des changements dans les caractéristiques des différents composés de pneumatiques, ou sont-ils restés similaires à l’an dernier ?
"Je pense que Pirelli a fait du bon travail en créant des pneus plus permissifs et moins sensibles à la surchauffe. J’espère que ça nous permettra de suivre une autre voiture de près, de glisser un peu sans surchauffer ni perdre l’adhérence. On verra ce qu’il en est mais si c’est le cas, on pourra attaquer et s’amuser".
Les temps vont baisser d’environ cinq secondes au tour cette saison, où allez-vous trouver ces secondes ? En entrée de virage ? En sortie ?
"Les deux, et même au milieu des virages. Les virages à haute vitesse sont nettement plus rapides et nous pouvons freiner plus fort dans les virages lents, et avoir plus de vitesse. Nous en gagnerons partout, sauf en ligne droite où nous en perdrons".
Le nouveau moteur Ferrari a semblé rapide et fiable en essais, comment est-il par rapport à celui de l’an dernier ?
"Il est bon, Ferrari a beaucoup progressé. Sa maniabilité était bonne, nous n’avons pas encore trouvé toute sa puissance, que l’on délivrera en week-end de course, mais j’ai un bon sentiment quant au fait qu’il nous aidera bien en ligne droite".
La vitesse est évidemment la clé en sport automobile. Mais avec ce nouveau règlement, quel sera le rôle de la fiabilité, surtout en début de saison ?
"Elle sera délicate en début de saison. Toutes les voitures seront poussées à leur limite, les ingénieurs ont travaillé dur pour comprendre ce que demandait ce nouveau règlement et c’est ce que nous avons cherché à comprendre en essais. En début de saison, la fiabilité est rarement parfaite, mais c’est un domaine dans lequel on peut progresser".
Les débuts de Haas en Australie l’an dernier ont été plutôt remarquable, puisque votre sixième place était la meilleure d’une équipe débutante depuis Mika Salo pour Toyota, à Melbourne en 2002. Pouvez-vous décrire ce moment et sa signification pour l’équipe ?
C’était très important, c’était un résultat que nous n’attendions clairement pas après une qualification difficile. La course était brillante, quand nous avons franchi la ligne, c’était comme une victoire, c’était un peu chanceux mais parfait".
Ce résultat seul a-t-il justifié votre transfert de Renault à Haas ?
"Je n’avais pas besoin de valider ce transfert. Je savais le jour de ma signature que ce serait le bon choix pour ma carrière. Les résultats sont toujours une bonne chose mais j’étais déjà convaincu de mon choix".
Est-ce important de commencer l’année avec des résultats dans les points, afin que l’équipe ait déjà un certain matelas quand les grosses équipes accélèreront leur développement ?
"Je pense que cette année, ce serait plutôt l’inverse. S’il fallait choisir, je préfèrerais commencer doucement et finir en beauté car la règlementation sera similaire en 2018 et si l’on termine bien 2017, c’est qu’on aura compris ces nouvelles règles".
Quels sont vos objectifs pour l’Australie ?
"Je ne m’en fixe pas, je verrai comment ça se passe. Nous ferons de notre mieux en espérant pouvoir s’en rappeler autant que de notre première course".