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Interview - Hamilton : Son parcours et ses jeunes années

"J’aimais les voitures comme tous les enfants"

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Quand vous étiez jeune, quelles étaient vos sources d’inspiration en sports mécaniques ? La vitesse ? Le contrôle ? La compétition ?

"Je ne pense pas avoir été inspiré à piloter. J’aimais les voitures comme tous les enfants, les miniatures, et tout ce qui avait un volant. J’adorais les motos également, tout ce qui avait un moteur en fait. Quand j’ai eu cinq ans, je suis parti en vacances et il y avait ces auto-tamponneuses en forme de Formule 1, mais c’étaient des tricycles et mes parents n’arrivaient pas à m’en faire descendre. J’adorais regarder mon père conduire et quand j’ai pu le faire, je voulais encore plus. C’est difficile à dire mais je pense que j’étais plus fasciné qu’inspiré".

"Pour moi, c’est pareil qu’une personne qui va à Disneyland, on n’y va pas parce qu’on est inspiré, mais plutôt parce qu’on a envie d’y aller et qu’on pense pouvoir y prendre du plaisir. C’est pareil qu’une personne qui va dans un parc d’attraction, j’aime piloter car c’est comme une montagne russe que je dirige, et plus je l’emmène loin, plus je m’amuse".

Vous avez toutefois beaucoup parlé de l’influence d’Ayrton Senna, mais admirez-vous d’autres personnes ? Avez-vous d’autres exemples que vous souhaitez suivre de par leur approche du sport, de par leur manière de faire les choses ?

"Quand j’étais gamin j’en avais d’autres, probablement car mon père les admirait aussi. Mohamed Ali par exemple. Faire partie d’une famille noire n’était pas une chose aisée et il n’y avait pas de pilote noir en Formule 1 auquel je pouvais m’identifier ! Je le pouvais avec Ayrton, donc c’était génial de voir d’autres personnalités avec un passé similaire, notamment au niveau ethnique, réaliser de grandes choses dans d’autres domaines".

En football ? En boxe ? En athlétisme ?

"Non pas en football, en boxe. Lennox Lewis, Frank Bruno, je les regardais beaucoup. J’ai aussi vu les sœurs Williams en tennis ou encore Tiger Woods se faire un nom. En voyant Tiger, je me disais que je voulais faire comme lui en sport auto. Je joue au golf grâce à lui d’ailleurs. Enfin non, j’ai arrêté car j’étais vraiment nul ! Mais j’ai commencé grâce à lui de la même manière que je me suis mis à jouer au tennis grâce aux sœurs Williams. En Inde, les gens sont inspirés par l’équipe de cricket et ainsi de suite, c’est valable pour tous les pays".

Le chemin que vous avez pris entre l’enfant qui va au parc d’attractions à celui qui roule en kart n’a pas été simple. S’est-il dessiné aux dépens d’une éventuelle enfance normale ?

"Oui et je pense que c’est le cas pour tous ceux d’entre nous qui ont piloté dès l’enfance. On part de la maison le mercredi ou le jeudi pour s’entraîner les vendredi, samedi et dimanche et l’on rate des jours d’école. On manque des week-ends où les amis vont s’amuser ou faire des activités de groupe et l’on perd ce lien social. Quand on revient à l’école le lundi, on voit un groupe qui parle d’un week-end incroyable et on ne peut pas en faire partie car ils nous le font bien comprendre. C’était dur de reconstruire cela à chaque fois, chaque semaine, donc il faut faire des sacrifices".

Certains éléments des catégories inférieures vous ont-ils poussé à grandir plus vite que prévu à cause du monde d’adulte dans lequel vous étiez ?

"Je pensais que c’était le cas, mais je n’en suis plus très sûr. J’ai eu l’impression de ne pas être assez mature en arrivant en Formule 1, je connais des jeunes de 17 ans qui le sont aujourd’hui, bien plus que moi à 22 ans. J’ai longtemps été couvé, ce qui est surprenant. On pourrait penser que faire partie d’un monde aussi adulte aiderait à grandir, mais on rate le passage de l’adolescence, on n’a pas les fondations entre l’enfant et l’adulte".

Quand vous regardez en arrière et voyez votre expérience, et puisque vous partagez beaucoup sur les réseaux sociaux, qu’est-ce qui vous motive à essayer d’inspirer les autres ?

"J’ai l’impression d’être bizarre à dire que je vais parler d’une telle manière pour influencer les personnes d’une autre façon. Les gens me disent souvent qu’ils m’ont vu m’entraîner et que ça les a inspiré ou que leur souhaiter une bonne journée a lancé son déroulement. L’inspiration peut venir sous différentes formes. J’ai l’avantage de pouvoir avoir des effets positifs sur une personne, sur sa journée ou sa semaine, grâce à un clic. Je voulais être pilote mais je n’avais pas idée que 20 ans plus tard, les gens me suivraient tout au long d’une saison de F1 en économisant leur argent pour le faire ou pour acheter des habits et drapeaux à mes couleurs. Ces gens la ne voient que ma voiture sur les 20 de la grille, et toute leur énergie va directement sur ma voiture. Je n’aurai jamais l’opportunité de leur donner la reconnaissance qu’ils méritent et en ce sens, les réseaux sociaux sont un bon moyen de le faire. Récemment, j’étais chez moi et j’ai participé à un chat, j’ai pu montrer une partie de mon monde à ces gens, je leur ai montré ce qu’était mon quotidien".

Cela vous amuse ? Vous dites que vous ne cherchez pas à inspirer les gens, mais c’est juste vous qui êtes vous-même, non ?

"C’est surtout que je ne me réveille pas le matin en me disant que je vais inspirer des gens. Mais j’aime la connexion avec eux car l’énergie qu’ils m’envoient est incroyable. C’est différent avec les adultes, on parle au même niveau et malgré leur âge, les gens me disent que je suis leur idole, c’est étrange. En revanche, c’est différent pour les enfants car moi-même, je me souviens avoir été parmi les grands à cette époque".

Fin 2015, vous avez dit que ce qui est important était de vivre une vie tranquille et de ne pas avoir de fardeaux ou de stress, avez-vous atteint cela ?

"Je pense que la vie serait ennuyeuse si elle était tout le temps paisible. Les mers déchaînées sont parfois plus amusantes et je dirais que ma vie est comme un océan, calme le matin et dépendante des vents. J’essaie juste de trouver un bon équilibre et de ne pas prendre les choses trop au sérieux. L’esprit est incroyablement fort et l’on peut presque tout accomplir. Je veux continuer à progresser et franchir le même pas que j’ai déjà franchi ces dernières années".

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