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Interview - Matthieu Dubois, responsable de la stratégie de course Renault F1

Un jour dans la peau de…

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De quoi êtes-vous responsable ? Qu’est-ce que cela implique ? Que faites-vous ? Avec qui ?

Avec les trois autres personnes de notre groupe de stratégie, j’ai la responsabilité principale de la préparation et de l’exécution en temps réel des stratégies de course. Cela suppose un niveau d’interaction fort avec les autres ingénieurs, autant en piste qu’à l’usine, mais aussi une bonne compréhension des différents aspects de la performance de la voiture : pneumatiques, carburant, moteur, aérodynamique et ainsi de suite.

Décrivez-nous une journée-type de votre travail ?

En fait, une des bizarreries de ce poste est qu’il n’y en a pas ! Mes réveils vont de 5h25, pour prendre le premier vol entre Paris et Enstone les semaines sans Grand Prix, à 14h le dimanche à Singapour. Il ne faut pas avoir peur de travailler à des horaires décalés, car on ne peut vraiment se référer à aucun fuseau horaire constant ou mobile. J’essaie donc de garder les choses simples avec un café, un petit-déjeuner léger, un jean et une chemise, quand je ne dois pas porter la tenue de l’écurie.

Comment en êtes-vous arrivé là ? Quel est votre parcours et pourquoi avoir choisi ce travail ?

J’ai commencé en F1 chez Renault Sport il y a 20 ans. J’ai d’abord été impliqué dans le développement de moteurs, les essais sur les bancs et enfin les opérations de piste. En 2007, j’ai déménagé à Enstone pour devenir ingénieur de piste en essais avant une première pige comme stratège de 2008 à 2012. Je suis retourné à Viry pour travailler sur le nouveau groupe propulseur V6. L’an dernier, vers Singapour, j’ai accepté d’assumer le rôle de responsable de la stratégie de course dans le cadre du plan de croissance et de reconstruction de l’équipe.

Quel est votre meilleur souvenir ?

Quand Fernando a remporté notre premier titre en 2005. Du départ à l’arrivée, c’était un combat de tous les instants !

Le pire aspect de votre travail ?

Certains voyages sont un peu éreintants, mais cela est indissociable du métier ! De plus, ce poste est tellement lié avec le moteur... On est définitivement sous les feux de la rampe quand quelque chose tourne mal !

Et le meilleur ?

Cela peut être très gratifiant quand tout se passe comme prévu... Eh oui, cela arrive !

Que faites-vous après le travail ? Comment relâchez-vous la pression ?

Quand j’ai un week-end en dehors des circuits, je vais souvent en Bretagne, dont je suis originaire. Et si le temps le permet là-bas, je pilote un petit avion.

Que faites-vous avant de vous coucher ?

Durant les week-ends de course, pas grand-chose ! Je veux rester frais pour le lendemain, sinon un bon livre fait normalement l’affaire. Avec tous les voyages, j’ai une règle simple pour contrer le décalage horaire : dormir dès je suis fatigué... Si je le peux !

Plan B... Si vous n’aviez pas ce travail, qu’auriez-vous fait ?

Mon tout premier rêve d’enfant était d’être pilote d’avion.

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